Mais le conseiller d'Etat a relevé la tendance à une certaine détérioration des équilibres entre recettes et dépenses. Depuis sept ans qu'il est aux finances, Claude Lässer a toujours fait preuve de prudence dans son appréciation des bons résultats fribourgeois. Il a cependant dépassé le stade de la prudence pour celui de la mise en garde.
A son avis, les finances cantonales sont sans doute à un tournant. Il a souligné que les excédents des revenus reculent régulièrement au fil des derniers exercices et que les écarts entre entre budgets et comptes sont de plus en plus faibles.
Image faussée
Le fait que la fortune du canton augmente donne une image un peu faussée, car certaines charges déjà agendées ont été étalées. Sans oublier que 56% de cette fortune nette de de 817 millions de francs, qui "fait tellement rêver certains", sont déjà affectés à de futures tâches.
Si Fribourg va bien, d'autres cantons vont encore mieux. La dépendance de Fribourg par rapport aux apports de l'extérieur ne diminue pas, bien au contraire. Près de deux francs sur trois des recettes cantonales viennent de la Berne fédérale.
En plus de l'excédent de revenus de 3,9 millions de francs sur des recettes totales de 3,2 milliards, le grand argentier a relevé au rayon des chiffres-clé l'excédent de dépenses de 144,4 millions au compte d'investissements (2009: 139,8 millions).
Les investissements nets n'ont jamais été aussi élevés depuis plusieurs années. C'est d'autant plus vrai que l'exercice 2008 intégrait une dépense unique de 16 millions pour l'achat du bâtiment de la clinique Garcia en ville de Fribourg, appelé à accueillir après transformation et extension l'institut Adolphe Merkle. L'insuffisance de financement est de 25 millions de francs contre 28,2 en 2009. Le degré d'autofinancement atteint 82,7% (2009: 79,8%).
ats/cab
Dernier exercice pour Claude Lässer
Les comptes 2010 sont le dernier exercice du genre pour Claude Lässer. Ayant accompli trois mandats au gouvernement cantonal, il lui est impossible de rempiler au-delà de fin 2011.
Il a cependant encore une échéance importante, celle de la mise sur pied du budget 2012.
Ce n'est qu'après qu'il se livrera à un bilan et peut-être à quelques recommandations pour son successeur, a-t-il expliqué.