L'institut Compas-management a été mandaté pour étudier la piste de deux, voire d'un seul site pour la haute école. La réflexion sur un éventuel regroupement n'est pas nouvelle, mais elle a pris - avec cette étude - une tournure beaucoup plus concrète. L'accessibilité est en jeu, mais aussi la question des coûts d'une école multi-sites, qui compte aujourd'hui plus de 600 étudiants.
Selon un observateur, les investissements pour maintenir une antenne comme celle de la Chaux-de-Fonds sont considérables et grèvent le budget de l'Etat neuchâtelois. Et pour ce connaisseur du dossier, le canton ne va pas se battre pour maintenir son site chaux-de-fonnier. Le conseiller d'Etat Philippe Gnaegi est plus nuancé, mais il reconnaît qu'il faudra avoir le courage de suivre les conclusions de l'étude, quelles qu'elles soient - des conclusions qui seront connues fin juin. Et il admet que la suppression du site de la Chaux-de-Fonds est une des options possibles.
Préserver l'équilibre intercantonal
Mais un regroupement n'a pas seulement des conséquences financières, comme le relève la présidente du comité stratégique et ministre jurassienne Elisabeth Baume-Schneider. Il s’agit aussi de préserver le fragile équilibre entre les trois cantons de l’Arc jurassien en matière de formation. Les principales villes rêvent toutes d’accueillir le siège d’une haute école et son campus. Priver La Chaux-de-Fonds de son école pédagogique est une décision politique lourde et délicate.
Anouk Henry
Un précédent avec la Haute école Arc
En 2008, les gouvernements neuchâtelois, bernois et jurassien avaient décidé de centraliser la Haute école de l'Arc jurassien (HE Arc), dès 2011, sur un site unique à Neuchâtel. La décision mettait fin à douze mois de tergiversations. Les cantons de Berne et du Jura avaient préféré cette ville à celle de La Chaux-de-Fonds, qui désirait accueillir le site unique.
La décision d'implanter la HE Arc à Neuchâtel avait suscité à l'époque l'ire des autorités de La Chaux-de-Fonds et du Locle qui la considéraient comme une nouvelle trahison de la région horlogère.