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Toujours plus de Suisses se distancent de la religion

L'église St-Jean à Fribourg le 31 août 2007. [Alexandre Chatton]
Selon l'enquête du FNS, 31% des Suisses sont catholiques. - [Alexandre Chatton]
Une grande majorité des Suisses entretient un rapport distant à la religion chrétienne et à la spiritualité. Ils estiment toutefois que les deux Eglises nationales jouent un rôle important auprès des personnes socialement défavorisées, montre une étude du Fonds de la recherche scientifique publiée mardi.

Telle est la conclusion d'une étude menée dans le cadre du Programme de recherche "Collectivités religieuses, Etat et société", explique mardi le Fonds national de la recherche scientifique (FNS) dans un communiqué. Le rapport de la population helvétique à la religion n'est pas indifférent ou négatif, mais distant, soulignent les chercheurs: la plupart ne croient pas en rien.

Le quart de la population est sans confession

Selon cette enquête, la part de chrétiens a continué de diminuer ces dernières années: 32% des habitants de Suisse sont protestants, 31% catholiques et 12% adeptes de religions non chrétiennes. La mutation la plus importante a eu lieu du côté des personnes sans confession: elles constituent désormais 25% de la population. Même sans confession, elles peuvent par exemple croire en Dieu ou pratiquer une spiritualité alternative.

Les chercheurs distinguent quatre types de religiosité chez les Suisses: les distants (64%), les institutionnels (17%), les laïcs (10%) et les alternatifs (9%). Ces dernières décennies, le groupe formé par les institutionnels a fortement diminué. La proportion d'alternatifs n'a guère évolué, alors que les distants et les laïcs sont aujourd'hui plus nombreux.

Typologie

Les distants, dont le nombre va probablement encore augmenter, disposent de représentations religieuses et spirituelles, mais elles ne jouent pas un rôle important dans leur vie et ils ne les activent que dans des situations exceptionnelles. La plupart sont membres de l'Eglise catholique ou protestante et s'acquittent d'impôts ecclésiastiques, mais leur appartenance confessionnelle ne leur paraît pas importante. Ils se montrent également distants par rapport aux formes alternatives de religiosité, ainsi que vis-à-vis des personnes hostiles à la religion.

Les institutionnels sont membres des deux Eglises nationales ou des Eglises évangéliques libres. Ils entretiennent une foi vivace en un Dieu unique, personnel et transcendant. Les alternatifs cultivent quant à eux notamment des croyances ésotériques. Les laïcs enfin sont des personnes auxquelles toute forme de religiosité inspire de l'indifférence voire du refus.

Il est frappant de constater qu'au sein des personnes sans confession, ce ne sont pas les laïcs qui dominent (20%) mais surtout les distants (68%). Les institutionnels affichent un niveau de formation plutôt bas, les distants et les laïcs un niveau moyen, les alternatifs un haut niveau. On rencontre plus souvent des alternatifs chez les femmes (11%) que chez les hommes (4%). A l'inverse, les hommes présentant un taux plus élevé de laïcs (15%) que les femmes (5%).

Aide pour les personnes défavorisées

Indépendamment du type de religiosité, une nette majorité de la population considère que les Eglises jouent un rôle important pour les personnes socialement défavorisées. En revanche, ils leur attribuent une moindre importance pour ce qui les concerne personnellement.

Les chercheurs ont mené ce sondage représentatif en Suisse romande, alémanique et italienne auprès de 1229 femmes et hommes. Le sondage a été complété par 73 entretiens et n'a pas pris en compte des adhérents d'autres religions.

ats/hof

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Les croyants sont souvent anti-gays

Les personnes très croyantes se montrent très conservatrices sur la sexualité, le mariage et la famille, montre cette étude du FNS. Beaucoup d'entre elles rejettent l'homosexualité et ont des réticences face aux relations sexuelles avant le mariage.

Les quatre types de religiosité formés par les distants, les institutionnels, les laïcs et les alternatifs se distinguent nettement dans leurs valeurs, selon le rapport final des chercheurs du Fonds national: 41% des croyants institutionnels pratiquant une foi vivace considèrent les partenariats homosexuels comme un mal.
Chez les trois autres groupes, le taux de rejet est nettement plus bas et varie entre 5 et 15%.

Le tableau est le même sur la question de la sexualité avant le mariage: 17% des institutionnels y sont opposés, contre 0 à 7% des autres groupes.

Les croyants institutionnels se montrent aussi conservateurs pour ce qui est de l'égalité des sexes: 17% sont entièrement d'accord avec un partage des rôles classique entre hommes et femmes. Une similitude existe sur ce point avec le groupe laïc (13%). Les alternatifs (1%) et les distants (6%) sont en revanche clairement contre l'idée de la femme au foyer.

Les catholiques attendent les JMJ

Les jeunes catholiques suisses participeront cette année encore aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) dont la 26e édition aura lieu du 16 au 21 août à Madrid. Les Alémaniques sont particulièrement bien placés puisque l'ouvrage de catéchisme qui tient la vedette cette année a été pensé en allemand.

YOUCAT, l'abréviation de "Youth Catechism", est un ouvrage spécialement destiné aux jeunes, une explication contemporaine de la foi catholique, a indiqué mardi la Conférence des évêques suisses (CES).

A Madrid, 700'000 exemplaires seront distribués comme "cadeau personnel de la part du pape". Ce qui constitue actuellement le plus grand projet de livre chrétien au monde est publié simultanément dans les principales langues.

Sur la base de l'ouvrage de référence "Catéchisme de l'Eglise catholique", cette oeuvre de 304 pages a été développée par des prêtres, des théologiens et des enseignants de religion germanophones, en collaboration avec une cinquantaine de jeunes réunis lors de deux camps d'été.