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Audit favorable pour le Réseau Santé Valais

La qualité des soins du Réseau Santé Valais a été mise en cause. [Keystone]
La qualité des soins du Réseau Santé Valais avait été mise en cause. - [Keystone]
La Fédération hospitalière de France (FHF) a présenté mercredi à la presse les résultats de l'audit mené auprès du Réseau Santé Valais (RSV). La qualité des soins n'est pas remise en cause. Parmi les points faibles figurent la complexité du réseau et sa mauvaise communication.

La FHF s'est notamment focalisée sur la chirurgie, au coeur des nombreuses attaques dont a été victime le RSV ces derniers mois. Les experts ont analysé 1300 dossiers de malades opérés durant une année en chirurgie générale, digestive, vasculaire ou cardiaque. L'ensemble ne montre aucune dysfonctionnement majeur et un taux de réinterventions normal, voire faible.

En ce qui concerne les urgences cardiologiques, également montrées du doigt, la pratique est "conforme aux standards internationaux", a relevé Jean-Pierre Favre, chirurgien et expert de la FHF. Et ceci notamment en ce qui concerne la prise en charge d'infarctus.

En mains de la justice

Les dossiers sur lesquels le médecin-chef Daniel Savioz avait émis des doutes en février 2010, déclenchant du même coup une importante polémique, n'ont pas été examinés par la FHF. Ils sont en effet en mains de la justice puisque le médecin-chef a été dénoncé pénalement par le RSV.

Les dossiers des patients opérés par un chirurgien regardant en même temps des matches de foot en streaming depuis internet n'ont pas non plus été spécialement examinés. La FHF dit avoir privilégié une étude globale, avec des critères statistiques et scientifiques.

Enquête d'image

La FHF a également effectué une enquête d'image et de satisfaction auprès des collaborateurs du RSV, des praticiens privés et de la population. Sans surprise, le principal point noir relevé est le transfert des malades entre les différents sites des établissements du RSV. Autre bémol: la qualité de l'information fournie par la direction du réseau, qui est jugée "insuffisante" par les collaborateurs.

Quant à la hiérarchie, elle est souvent perçue comme "complexe et pesante", avec un mode de décisions "opaque". Les praticiens privés interrogés estiment à 60% la gestion du RSV "trop dépendante des acteurs politiques". Au chapitre des doléances figure aussi le temps d'attente, notamment aux urgences, jugés trop long. Un ressenti que l'on retrouve dans tous les hôpitaux, en France également, a souligné la FHF.

Le RSV peut en revanche se réjouir de la fidélité supposée des différentes personnes interrogées. En effet, si elles avaient à choisir, plus de la moitié d'entre elles choisiraient un hôpital du réseau. Enfin le bilinguisme au sein du RSV ne semble pas constituer un problème pour les sondés. "Il doit toutefois être pris en considération au-delà des résultats de l'enquête", a tenu à souligner la FHF.

Améliorations proposées

La Fédération hospitalière de France encourage le RSV à poursuivre son processus de concentration, notamment pour réduire et maintenir les coûts de production. "Il y dix sites d'hospitalisation en Valais, ce qui est beaucoup", a-t-elle souligné.

La FHF relève aussi la nécessité d'améliorer la gouvernance du RSV. Cette dernière souffre selon elle d'un conseil d'administration au pouvoir stratégique "très faible" et d'une direction générale "prise en sandwich" entre son conseil d'administration et les sites hospitaliers historiques.

Parmi les améliorations prônées, l'audit évoque aussi la création à plus long terme de maisons de santé avec des cabinets de 7 ou 8 médecins. L'une de leurs missions serait de faire un premier tri des urgences pour désengorger ces dernières.

ats/ther

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Pas de commentaire

Le conseiller d'Etat Maurice Tornay a pris connaissance de l'audit mercredi matin. Avec le gouvernement, il analysera en détail les résultats et donnera une conférence de presse sur le sujet le 7 avril prochain.

Quant à la direction du RSV, elle n'est pas en mesure de commenter les résultats de l'audit dont elle ne dispose pas encore. "Dès que nous en aurons pris connaissance, nous les analyserons avec toute l'attention nécessaire", a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué.