L'initiative "Oui à la médecine de famille" lancée par l'Association des médecins de famille et de l'enfance avait été déposée il y a un an avec plus de 200'000 signatures valables. Pour lutter contre le risque de pénurie de généralistes, elle demande à la Confédération et aux cantons d'encourager cette profession, avec en toile de fond également la perspective de réaliser des économies dans le domaine de la santé.
Le contre-projet du Conseil fédéral reprend les points justifiés de l'initiative, notamment ceux qui consistent à revaloriser la médecine de famille, mais va plus loin en inscrivant cette médecine de famille dans la médecine de base qui inclut aussi des autres professionnels de la santé comme les infirmières. Pour le Conseil fédéral, une médecine de base de qualité élevée, accessible à tous, repose avant tout sur la collaboration des professionnels de la santé, médecins ou autres, et des institutions.
Cabinets à plusieurs
Le contre-projet vise à inscrire la médecine de famille dans un réseau coordonné et pluridisciplinaire de médecine de base. Le modèle classique du médecin de famille exerçant seul dans son cabinet est moins attrayant pour la jeune génération, qui a tendance à préférer les modèles de soins coordonnés associant plusieurs prestataires de soins dans un même cabinet.
Cela permet notamment aux femmes de rester actives dans leur profession dans la mesure où ces modèles permettent plus facilement d'opter pour le temps partiel. Avec le contre-projet, il sera possible de légiférer sur la formation et sur l'exercice de l'ensemble des professions de la médecine de base.
Echange électronique des données amélioré
La Confédération pourra, si nécessaire, prendre des mesures pour améliorer le pilotage et la coordination des soins. Elle aura également la compétence de prendre des mesures garantissant la qualité des prestations et la rémunération de ces prestations. L'échange électronique des données, qui est une des clés pour renforcer à l'avenir la qualité de la médecine de base, pourra aussi être amélioré.
Enfin, des dispositions prévoient d'encourager la collaboration et le soutien à titre consultatif des cantons, notamment lorsque ces derniers souhaitent introduire des modèles de soins modernes et novateurs. La consultation durera jusqu'au 6 juillet prochain.
ap/jbu
Propharmacie: nouvelle stratégie du CF
Le Conseil fédéral renonce à s'attaquer dans l'immédiat à la vente de médicaments par les médecins.
Il a décidé mercredi de reporter jusqu'en 2012 sa décision et de séparer ce point, fortement décrié lors de la consultation, du reste de la révision de la loi sur les produits thérapeutiques.
Raison principale de la nouvelle stratégie du Conseil fédéral: éviter que la question de la "propharmacie" (plus particulièrement répandue en Suisse alémanique) ne menace l'ensemble de la révision, a expliqué le ministre de la santé Didier Burkhalter devant la presse.
Lancé par Pascal Couchepin dix jours avant son départ du gouvernement, le projet visant à limiter les ventes de médicaments dans les cabinets médicaux a suscité un tollé.
Au contraire des pharmaciens qui ont applaudi des deux mains, ni les cantons, ni les médecins ne veulent entendre parler d'une interdiction.