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L'UE exhorte la Suisse à accueillir des réfugiés

La ministre de Justice et Police Simonetta Sommaruga veut trier les migrants entre réfugiés de guerre et réfugiés économiques.
La ministre de Justice et Police Simonetta Sommaruga veut trier les migrants entre réfugiés de guerre et réfugiés économiques.
L'Union européenne souhaite répartir l'ensemble des migrants dans tous les pays de l'espace Schengen, dont la Suisse. La ministre de la justice Simonetta Sommaruga s'est dit prête lundi à accueillir provisoirement des réfugiés de guerre, mais préconise de refouler les réfugiés économiques.

La problématique des immigrants en provenance d'Afrique du Nord devait être abordée en marge de la réunion au Luxembourg des ministres de l'intérieur de l'Union européenne (UE) dans le cadre du comité mixte sur Schengen, où la Suisse est également présente.

La commissaire européenne aux affaires intérieures Cecilia Malmström souhaitait discuter avec l'ensemble des pays d'une possible répartition des migrants nécessitant une protection. Il existe à cet égard différentes possibilités, a indiqué la commissaire avant le début de la réunion.

A son avis, il est encore trop tôt pour appliquer les lignes directrices de l'UE réglant l'admission provisoire de réfugiés en cas d'afflux massif. "Nous n'en sommes pas là", a-t-elle estimé. Selon elle, les pays de l'UE peuvent se montrer solidaires "également sans règles".

Refuser les réfugiés économiques

Certains Etats, comme la Suède ou l'Allemagne, ont offert d'accueillir quelques centaines de réfugiés en provenance de la Somalie ou de l'Erythrée. Cecilia Malmström entend exhorter tous les pays de l'UE, et ceux appartenant à l'espace Schengen comme la Suisse, de leur emboîter le pas.

Le récent afflux de réfugiés d'Afrique du Nord à Lampedusa, en Italie, n'est pas pris en compte dans la statistique. [EPA/Venezia Filippo]
Le récent afflux de réfugiés d'Afrique du Nord à Lampedusa, en Italie, n'est pas pris en compte dans la statistique. [EPA/Venezia Filippo]

La cheffe du Département de justice et police (DFJP) Simonetta Sommaruga a pour sa part mis en avant la tradition humanitaire de la Suisse, "qui jouera ici aussi". La loi sur l'asile offre la possibilité d'offrir une protection provisoire aux personnes provenant de zones de conflit. Celles-ci devraient toutefois rentrer dans leurs pays une fois la guerre terminée.

Concernant les migrants arrivant de Tunisie, mus essentiellement par des motifs économiques, il convient d'aider leur pays "sur place", a ajouté la ministre. "Les gens doivent avoir des perspectives en Tunisie même", a-t-elle aussi dit. Il faut aussi aider ce pays à lutter contre les réseaux de passeurs. Il est absurde que des gens arrivent en Europe au péril de leur vie pour ensuite être renvoyés chez eux, selon la conseillère fédérale.

ats/vkiss

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L'Italie appelle à l'aide

L'Italie a demandé lundi à ses partenaires européens de l'aider à gérer un afflux de migrants venus de Tunisie. Mais ces derniers ont refusé et mis en garde Rome contre toute mesure leur imposant de rétablir des contrôles aux frontières.

"Nous ne pouvons accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l'Italie. C'est pourquoi nous attendons de l'Italie qu'elle respecte les règles juridiques existantes et fasse son devoir concernant les discussions avec les Tunisiens", a averti le ministre allemand Hans-Peter Friedrich.

"Les Tunisiens arrivés en Italie sont pour la plupart des illégaux. Ils doivent retourner chez eux et les Tunisiens doivent les accepter", a renchéri le ministre espagnol, Alfredo Rubalcaba.

De nouvelles arrivées à Lampedusa

Plus de 20'000 Tunisiens sont arrivés clandestinement en Sicile, dans le sud de l'Italie, depuis le mois de janvier, fuyant la situation économique dans leur pays. Ils ne réclament pas l'asile à l'Europe mais disent ouvertement vouloir gagner la France principalement, où ils ont des parents et des amis en mesure de les aider.

Le gouvernement italien a décidé de leur délivrer des permis temporaires leur permettant de circuler pendant trois mois dans les pays membres de l'espace sans frontières intérieures européen de Schengen, ce que refusent les autre Etats. Ces autorisations sont soumises à des règles strictes.

Deux embarcations transportant 98 et 128 immigrés sont encore arrivées à Lampedusa dans la nuit de dimanche à lundi, portant à 1500 le nombre de migrants sur l'île italienne. Un millier sont tunisiens et devaient être rapatriés les 500 autres sont originaires d'Afrique sub-sahariene et ont fui la Libye.