L’affaire du "25, rue du Stand", c’est l’histoire d’un immeuble racheté par la Ville de Genève fin 2003 pour un prix complètement surfait. La justice genevoise a attendu jusqu'à l'an dernier pour vraiment enquêter sur cette affaire. AMercredi, le procureur Dario Zanni, chargé de l'épineux dossier, l'a confirmé à la RSR: il exclut désormais toute poursuite pénale contre Christian Ferrazino et Pierre Müller.
Une décision qui n’allait pas de soi, car on sait que le procureur, qui a rouvert le dossier l'an dernier, enquête sur des suspicions de corruption et de gestion déloyale des intérêts publics.
Tempête politique
A l’époque, Christian Ferrazino, l'ancien élu de l'Alliance de gauche alors titulaire de l'aménagement et son collègue libéral Pierre Müller, chargé des finances avaient été pris dans une véritable tourmente. C'était même du jamais vu à Genève: leurs bureaux avaient été perquisitionnés, ils avaient écopé d'un blâme du Conseil d'Etat début 2006. De quoi signer la fin de leurs carrières politiques.
Ce qui est aujourd'hui établi par le procureur Zanni, c’est que rien ne peut leur être reproché sur le plan pénal. Il ressort plutôt qu'ils n'avaient pas toutes les cartes en mains pour juger de la pertinence de l'achat de l'immeuble.
Mais si les magistrats étaient mal informés, était-ce dû à l'incompétence de leurs services, ou y a-t-il eu une volonté délibérée de les tromper sur la marchandise? Le procureur poursuit son enquête sur ce point, du côté des hauts fonctionnaires de l'époque, mais aussi du côté du courtier immobilier et de l'ancien propriétaire de l'immeuble (lire l’encadré).
RSR /Mathieu Cupelin /ad
Peut-être un procès… quand même
Le procureur devrait décider d'ici cet été s'il classe le dossier ou s'il procède à des inculpations. Mais procès ou pas, après toutes ces années, les Genevois sauront enfin un peu mieux ce qui s'est passé grâce à l'enquête du procureur.
C’est que le 25, rue du Stand avait coûté 31 millions de francs, plus 8 millions en travaux, alors que des expertises l'évaluaient plutôt autour de 20 millions. Un argent public versé "en trop" que les contribuables ne reverront sans doute jamais.