Le Parti démocrate-chrétien réclame à son tour la sortie du nucléaire. Mais contrairement au PS et aux Verts, qui proposent 2024 et 2025 comme dates limites pour se passer totalement d'énergie nucléaire, le PDC ne fixe aucune échéance. "Il ne serait pas réaliste de définir aujourd'hui une date de sortie", a dit jeudi à l'ATS Christophe Darbellay, confirmant une information du Blick.
Pas un volte-face, dixit Darbellay
Selon lui, la sortie du nucléaire doit être proprement planifiée. On doit d'abord définir quel est le potentiel des énergies renouvelables et quels effets l'abandon de l'atome aura sur le prix de l'électricité, a ajouté le président du PDC qui a cosigné la motion de son collègue de parti et valaisan Roberto Schmidt. Mis au vote, le texte a obtenu les voix de 21 des 35 membres du groupe, a précisé son auteur à l'ATS.
Sa motion s'oppose à toute construction de nouvelle centrale. Elle précise que la Suisse doit abandonner "progressivement" l'énergie nucléaire. Christophe Darbellay refuse qu'on parle d'un changement de paradigme de son parti. Celui-ci s'est toujours exprimé pour une sortie à terme du nucléaire, dès qu'on aura des alternatives. Après Fukushima, il s'agit d'accélérer le pas, a-t-il précisé.
"Echange d’idées" au PLR
La commission de l'énergie du Parti libéral-radical a elle siégé pour la première fois mercredi. Ce "premier échange d'idées" sera suivi d'autres séances dans les prochaines semaines et aboutir à des propositions. Une chose est désormais claire pour le PLR: la sécurisation de l'approvisionnement énergétique de la Suisse en temps voulu s'avérera un défi de taille, écrit-il dans un communiqué.
Les risques résiduels liés à l'utilisation de l'énergie atomique apparaissent désormais comme préoccupants et la construction de nouvelles centrales ne semble plus pouvoir convaincre de majorité, constate encore le PLR qui veut ainsi examiner des scénarios alternatifs.
En vertu des dernières analyses concernant la sécurité énergétique de la Suisse, le PLR rejette cependant l'idée d'une sortie immédiate ou anticipée de l'énergie atomique. Lui aussi veut étudier ses propositions en fonction de leurs conséquences sur l'approvisionnement énergétique, les prix ou encore la sécurité et l'efficacité écologique.
ats/bkel
Le WWF et Pro Natura se défendent
Le WWF et Pro Natura se sentent injustement accusés d'empêcher de développer l'énergie hydraulique. Les deux organisations écologistes ne s'y opposent pas pour autant qu'un juste équilibre soit trouvé entre protection de la nature et utilisation de l'eau.
Sur les 800 projets de petites centrales hydrauliques lancés ces trois dernières années, le WWF et Pro Natura n'ont déposé que 43 recours. "Et pas 500 comme on peut le lire dans les médias", a déclaré jeudi à Zurich Dani Heusser, spécialiste de l'eau au WWF.
La majorité des projets sont réalisés malgré les oppositions. Dans tous ces cas, le projet tenait ensuite mieux compte de la protection de l'environnement. Le WWF et Pro Natura se sont contentés de faire respecter la législation en vigueur.
Du courant produit à partir d'énergies renouvelables n'est pas forcément écologique. Chaque forme de production d'énergie porte une atteinte à la nature, faible avec des panneaux solaires, mais très importante avec un barrage.
Pour l'énergie hydraulique, le potentiel de développement n'est pas loin d'être épuisé. "Le citron est presque entièrement pressé", selon Rico Kessler, de Pro Natura. Un développement de cette forme d'énergie ne peut être accepté que dans le cadre d'une utilisation durable et écologique de l'eau et en protégeant la biodiversité.