C'est la première fois en Suisse qu'un institut financier est mis en accusation pour blanchiment d'argent. Jusqu'à présent, seuls des collaborateurs étaient inculpés.
Pas de contrôle
Un retrait de 4,6 millions de francs à un guichet de La Poste est à l'origine du procès. L'accusation reproche à PostFinance, filiale de La Poste, d'avoir versé cette somme en espèces et sans contrôle à l'administrateur de la société de placements BE Creativ-Service. L'argent s'est ensuite évaporé à l'étranger.
Cette somme faisait partie d'un montant de 5 millions de francs placés chez BE CreativService par deux clients hollandais le 10 février 2005. L'argent a été mis sur un compte de PostFinance et retiré le lendemain au guichet de La Poste.
Le procureur reproche à PostFinance d'avoir uniquement vérifié si le compte n'était pas fermé et s'il y avait assez d'argent pour un tel retrait. Aucun examen n'a été réalisé pour connaître l'origine de l'argent déposé le jour précédent. C'est ce genre d'opération qui devrait justement éveiller des doutes, estime l'accusation.
Aucun soupçon
La défense a rejeté tous les reproches. Elle estime que l'acte d'accusation ne contient pas d'éléments à charge pour prouver qu'il y a eu blanchiment d'argent. La société de placements était autorisée à opérer par la Confédération et aucun soupçon ne pesait sur elle. L'avocat a donc plaidé l'acquittement.
Les deux responsables de BE Creativ-Service ont été inculpés par le Ministère public pour escroqueries et blanchiment d'argent. L'affaire porte sur 34 millions et 95 investisseurs ont été grugés. La date du procès n'est pas encore fixée.
ats/cmen