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Les prisons vaudoises à nouveau pointées du doigt

Des mesures ont été prises à la prison de Bochuz après la mort d'un détenu. [Dominic Favre]
Des mesures ont été prises à la prison de Bochuz après la mort d'un détenu. - [Dominic Favre]
La Commission de gestion du Grand Conseil vaudois (COGES) a rendu mardi son rapport 2010. Elle pointe une nouvelle fois du doigt les tensions dans les prisons. Malgré les réformes entreprises après la mort de Skander Vogt, la gestion des crises en l'absence des directeurs pose toujours problème.

"En mettant le feu à sa cellule, Skander Vogt a embrasé tout le Service pénitentiaire (SPEN)", a résumé mardi devant la presse le député Claude Schwab, en présentant le Rapport de gestion 2010 du Grand Conseil vaudois.

Problèmes récurrents

De nombreuses mesures ont été prises après la mort de ce détenu en avril 2010, dont le remplacement de la cheffe du service, a rappelé le socialiste. "Nous sommes en phase d'assainissement", a-t-il estimé. Le rapport énumère sur deux pleines pages des problèmes pour la plupart déjà soulevés dans les deux précédents rapports: trop de détenus, trop peu de personnel, des tensions permanentes, toujours plus de cas psychiatriques et de mesures d'internement.

La COGES note en particulier "une démotivation, voire un désarroi au sein du personnel pénitentiaire qui souhaite plus d'encadrement, de soutien et de reconnaissance". Elle s'inquiète également des suppléances des directeurs d'établissement pour gérer des situations de crise la nuit et le week-end. "La question n'a pas encore trouvé de situation satisfaisante", note le rapport.

Dans les autres départements, les commissaires ont mis en exergue le problème récurrent du nombre insuffisant de gendarmes: 14,6 postes étaient vacants à fin 2010. Les capacités actuelles de formation des nouveaux gendarmes suffiront à peine à couvrir les départs à la retraite, souligne la COGES.

Hôpitaux surchargés

Autre couac: 305'000 appels téléphoniques aux impôts ont été "perdus" l'an dernier. Ce service étant destiné à se développer encore, il faut faire en sorte de le désengorger, constate le rapport. Les commissaires relèvent par ailleurs le manque de places en EMS qui cause la surcharge des hôpitaux. Les lenteurs du Service du développement territorial et de la Justice de Paix sont également soulignées.

D'une manière générale, la COGES fustige le manque de volonté des départements d'engager des apprentis. Le nombre de jeunes en formation a diminué dans plusieurs services et la qualité de l'encadrement est parfois insuffisant. La commission réclame des mesures pour maintenir, voire augmenter, le nombre actuel d'apprentis: "l'Etat doit donner l'exemple".

La COGES a formulé cette année 39 observations sur le fonctionnement de l'administration cantonale à l'attention du gouvernement. "Nos remarques ont pour seul but d'améliorer la gestion de l'Etat", a souligné la présidente de la commission AnneMarie Depoisier.

ats/bkel

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