Le parlementaire genevois Hugues Hiltpold souhaite prélever une part du chiffre d'affaires des sociétés proposant des contrats de crédit à la consommation afin de financer des programmes nationaux de prévention contre le surendettement. Il reprend une idée de la Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse, qui évoquait une ponction équivalant à 1% du chiffre d'affaires et restée lettre morte jusqu'ici.
Pour la courte majorité de la commission, le surendettement est un sérieux problème surtout chez les jeunes adultes qui traînent ensuite ce boulet toute leur vie. Selon elle, il faut attaquer le mal à la racine, a expliqué le président de la commission Hanruedi Wandfluh (UDC/BE) mardi devant la presse.
La minorité estime en revanche qu'il appartient aux parents d'éduquer leurs enfants à ne pas souscrire des crédits à tout-va. Elle doute en outre de l'efficacité de la mesure, n'y voyant qu'un nouvel impôt déguisé.
Publicités autorisées
Avant que la commission ne puisse élaborer un projet concret, il faut encore qu'elle reçoive l'aval de son homologue du Conseil des Etats. Elle s'est par contre montrée moins réceptive à la proposition de Josiane Aubert (PS/VD) qui voulait interdire la publicité pour les petits crédits.
Par 13 voix contre 9, la commission a refusé de donner suite à l'initiative parlementaire de la socialiste. La majorité y a vu une atteinte à la liberté d'entreprise et à la concurrence alors que la minorité estime que cette publicité ruine tout travail de prévention.
Trop de dépenses
Dans la foulée, la commission a proposé au plénum, par 15 voix contre 8, d'adopter une motion pour charger le Conseil fédéral de mener une enquête sur l'endettement. Il s'agira notamment de déterminer le nombre et la nature des ménages concernés ainsi que l'âge et le revenu des personnes frappées par ce problème.
Selon des chiffres de 2005 cités par Josiane Aubert, un quart des jeunes entre 16 et 25 ans dépensent plus d'argent qu'ils ne peuvent se le permettre. 80% jeunes endettés l'ont été pour la première fois avant l'âge de 25 ans. 85% des jeunes entre 14 et 24 ans considèrent le shopping comme une part importante de leurs loisirs. Et 33% de la population a tendance à ne pas pouvoir contrôler son comportement en matière d'achat.
ats/mre