L'hebdomadaire alémanique de gauche "Wochenzeitung" (WoZ) a publié jeudi sur son site internet la demande envoyée le 21 mars par des anti-nucléaires au Département fédéral de l'énergie (DETEC) pour réclamer la fermeture immédiate de la centrale.
Interrogé par l'ATS, l'avocat Rainer Weibel, qui représente les adversaires de l'atome, a confirmé que le document de 47 pages mis en ligne était bien son texte. Ce dossier cite des documents classés "confidentiel" par l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) et dont le Tribunal administratif fédéral a interdit la consultation.
Des fissures dans le réacteur
Il s'agit notamment d'une expertise de 2006 sur les fissures du réacteur réalisée par une association allemande pour la surveillance technique (TÜV Nord) à la demande de l'IFSN. Selon ce document, l'intégrité de ces tirants d'ancrage ne peut pas être garantie sans réserve lorsque la centrale fonctionne et lors d'accident, indique Rainer Weibel.
Les opposants à Mühleberg ont soumis ces conclusions à un autre institut allemand, le Öko-Institut de Darmstadt. Ce dernier, toujours selon l'avocat, estime qu'il n'est "pas compréhensible" que malgré l'expertise du TÜV, l'IFSN ait encore laissé quatre ans à l'exploitant de la centrale pour retravailler son concept d'entretien.
Le comité "Mühleberg - illimité - non" s'oppose depuis longtemps à une prolongation illimitée de l'autorisation d'exploitation de la centrale nucléaire. Il a déposé un recours l'année dernière auprès du TAF, qui n'a pas rendu son arrêt. D'ici à ce que cette décision tombe, le comité demande que la centrale soit fermée.
Par ailleurs, le TAF doit autoriser la publication de la prise de position du Öko-Institut. Fin 2009, le DETEC a levé l'exploitation limitée dans le temps de Mühleberg. Les FMB, qui exploitent la centrale, avaient demandé la levée de l'échéance fixée à 2012 pour ce réacteur.
ats/vkiss
Fermeture de Fessenheim demandée
L'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN), qui avait saisi en 2008 le gouvernement français d'une demande de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), a dit jeudi lui avoir adressé un nouveau recours en ce sens.
Ce nouveau recours, adressé mardi aux ministres de Ecologie, de l'Economie et de l'Industrie, ainsi qu'à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), demande la suspension immédiate de l'activité de la centrale et à terme son arrêt définitif et son démantèlement.
L'avocate de l'association et ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage y souligne à nouveau les risques auxquels serait exposée la centrale, doyenne des installations françaises en activité avec sa mise en service en 1977.
"Les bases de calcul du risque (sismique) auquel est exposée Fessenheim sont significativement trop optimistes à la lumière des connaissances actuelles", y écrit-elle notamment.