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Fédérales: les Verts veulent dépasser les 10%

Ueli Leuenberger l'affirme: son parti présentera certainement un candidat pour le Conseil fédéral. [Georgios Kefalas]
Ueli Leuenberger l'affirme: son parti présentera certainement un candidat pour le Conseil fédéral. - [Georgios Kefalas]
Depuis l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, les Verts ont recruté près de 800 nouveaux adhérents, sans même faire de campagne de recrutement. Le parti écologiste s'en réjouit et son président affirme viser "plus de 10%" aux élections fédérales de cet automne.

Les Verts, qui gagnent des adhérents depuis la catastrophe de Fukushima, veulent clairement dépasser la barre des 10% lors des élections fédérales. Mais au-delà des chiffres, leur président se réjouit que les préoccupations écologistes s'étendent au centre. Depuis l'accident nucléaire au Japon, les Verts ont recruté entre 700 et 800 nouveaux adhérents - sur un total d'environ 8000.

L'"effet Fukushima" ne durera pas

"C'est dix fois plus qu'en temps normal, et sans aucune campagne de recrutement", indique leur président Ueli Leuenberger dans un entretien accordé à l'ATS. Pour les élections fédérales d'octobre, l'objectif est de dépasser "clairement" la marque des 10% (9,8% en 2007) et de remporter deux à trois sièges supplémentaires au Conseil national, où les écologistes étaient passés de 13 à 20 en 2007.

Au Conseil des Etats, ils entendent bien conserver les fauteuils du Vaudois Luc Recordon et du Genevois Robert Cramer. Mais "nous serions très contents d'arracher un siège supplémentaire", glisse Ueli Leuenberger. Le conseiller national genevois voit des possibilités dans les cantons de Berne et de Schaffhouse. Le parti n'a pas forcément revu ses objectifs à la hausse après la catastrophe japonaise.

"J'espère que la prise de conscience sur le nucléaire nous aide à gagner des électeurs et sièges supplémentaires", confie tout de même Ueli Leuenberger. Le patron des Verts estime toutefois difficile d'évaluer l'"effet Fukushima": celui-ci ne sera pas forcément grand. Tout en visant une progression pour sa formation, le Genevois se réjouit de voir les préoccupations écologistes reprises par les partis bourgeois, car en définitive "nous faisons de la politique pour changer les choses".

Vers une candidature au Conseil fédéral

Mais elles ne changent pas encore assez, au goût d'Ueli Leuenberger. Raison pour laquelle son parti présentera certainement de nouveau un candidat au Conseil fédéral. "Il manque une force verte au gouvernement, qui est encore loin du développement durable, et nous avons beaucoup à apporter grâce à notre expérience dans les exécutifs cantonaux et communaux".

Impossible, pour l'heure, de dire quel siège de la droite les Verts viseront, car les incertitudes sont encore trop nombreuses, estime Ueli Leuenberger. Il faudra voir notamment si le PLR peut conserver ses deux représentants et si l'UDC, selon son comportement dans la campagne, se montre digne d'être présente au gouvernement. "Beaucoup de questions sont encore ouvertes et rien n'est gravé dans le marbre", relève le président des Verts.

Et de lâcher tout de même que selon lui, le maillon le plus faible est Johann Schneider-Ammann. "D'une part son parti est en perte de vitesse, et d'autre part il n'a pas beaucoup montré depuis son élection".

ats/mej

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Le président de parti le moins contesté

Dans les thèmes qui leur sont chers, les Verts sont souvent très proches des socialistes, mais chacun semble vouloir jouer ses propres cartes. En lançant par exemple chacun leurs initiatives pour une économie verte et sortir du nucléaire pour les Verts et en faveur des technologies durables pour les socialistes. "Avec les socialistes, nous sommes partenaires, mais aussi concurrents dans les élections. Et les initiatives sont aussi un instrument électoral", indique aussi le président des Verts suisses.

Par rapport aux Vert'libéraux, les Verts "historiques" se sentent proches sur les thèmes environnementaux, mais pas sur le reste, relève Ueli Leuenberger. Les Vert'libéraux sont un parti bourgeois, rappelle-t-il. Le président déplore certes la scission de 2004. "Mais s'ils sensibilisent les électeurs du centre droit à l'environnement, c'est tant mieux", relativise le conseiller national.

Ueli Leuenberger dédramatise aussi les différences qui divisent parfois ses troupes. "Je suis le président de parti le moins contesté, même si quelques membres m'ont critiqué", lance-t-il. "Un parti vit de tendances et de sensibilités différentes". Et de rappeler que les plate-formes électorales de 2007 et 2011 ont été adoptées à l'unanimité. Comme il l'avait annoncé, Ueli Leuenberger, en poste depuis quatre ans, abandonnera la présidence en mars 2012. Après un succès aux fédérales, espère-t-il.