La conseillère fédérale Doris Leuthard se trouve de plus en plus sous pression: elle devra présenter, au plus tard pour la session d'été du Parlement, un projet pour sortir la Suisse de l’atome. C'est du moins ce que demandent les présidents de plusieurs partis, dont le PDC, le PS, les Verts, les Verts libéraux et le PBD, selon un article publié par la SonntagsZeitung.
"Position claire" attendue
"Le Conseil fédéral ne peut plus attendre avec la décision de sortir de l'énergie atomique; j'attends que le Conseil fédéral adopte une position claire d'ici la session d'été", a déclaré au journal dominical alémanique Christophe Darbellay, président du Parti démocrate-chrétien (PDC).
Le président du parti socialiste suisse (PS) Christian Levrat, ainsi que ceux des Verts Ueli Leuenberger, des Verts libéraux Martin Bäumle et du Parti bourgeois démocratique (PBD) Hans Grunder considèrent qu'il est clair qu'une "décision de fond est maintenant nécessaire".
Les partis gouvernementaux PDC, PS et PBD mettront l'objet à l'ordre du jour vendredi prochain des entretiens de Watteville avec les représentants du Conseil fédéral. Le gouvernement doit se réunir le 25 mai prochain pour une séance spéciale consacrée à la politique énergétique.
Doris Leuthard sous surveillance
Les partis ont des indices que Doris Leuthard, PDC et responsable du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), aimerait reporter la décision sur une éventuelle sortie du nucléaire.
ap/bkel
Hausse massive du prix de l'électricité
Si la Suisse venait à se priver d'énergie nucléaire, le prix du courant électrique augmenterait d'un tiers, a mis en garde le patron d'Axpo, Heinz Karrer, dans la "SonntagsZeitung".
Heinz Karrer chiffre également les coûts d'une sortie anticipée de l'énergie nucléaire: ce serait un montant supérieur à 100 millions de francs par année.
S'il reconnaît que la construction d'une nouvelle centrale nucléaire n'est pas à l'ordre du jour pour ces prochaines années, il ne veut pas enterrer cette de source d'énergie à long terme.
"Je laisserais l'option de l'énergie nucléaire ouverte à l'avenir", a déclaré Heinz Karrer. Selon lui, l'avis du monde politique peut à nouveau rapidement changer.