Il s'agit des compagnons des deux Tessinoises blessées dans la même attaque et rapatriées vendredi soir. Le Suisse qui a péri dans l'attentat était âgé de 25 ans et le Portugais de 23 ans, ont indiqué les médias tessinois, citant des indications des familles des victimes.
Le DFAE a précisé dans un communiqué que les deux hommes n'avaient pu être identifiés par les autorités marocaines que dimanche. Il n'était pas en mesure d'indiquer quand le rapatriement des corps devait s'effectuer.
Les 16 victimes identifiées
Les quatre jeunes gens se trouvaient jeudi parmi les nombreux occupants du café Argana, visé par l'explosion. L'attaque a fait seize morts au total dont 15 étrangers, et 21 blessés.
Selon les médias tessinois, les deux hommes tués venaient de la région de Bellinzone et se trouvaient en vacances au Maroc avec leurs amies respectives.
Grièvement blessées dans l'attentat, les deux femmes, âgées respectivement de 25 et 27 ans, ont été rapatriées vendredi soir en Suisse par un avion de la Rega et immédiatement hospitalisées.
Les autres personnes tuées sont huit Français, trois Marocains, un Canadien, un Britannique et un Néerlandais, selon un bilan définitif donné dimanche soir par le ministère de l'intérieur.
L'enquête se poursuit
Trois jours après l'attentat, l'enquête se poursuit et toutes les pistes sont examinées, a assuré un responsable sécuritaire. L'opération n'a pas été revendiquée, mais les autorités ont évoqué dès vendredi un procédé qui fait penser aux émules d'Al-Qaïda. Il n'y a pas eu d'arrestation et des barrages sont toujours dressés à l'entrée des grandes villes pour assurer la sécurité, a précisé le responsable sécuritaire.
Le portrait-robot d'un suspect a été établi grâce aux déclarations de deux touristes néerlandais. Il s'agirait d'un Arabe, jeune, bien rasé et aux cheveux longs qui a été vu au café Argana, quelques minutes avant l'explosion.
Samedi, Mohammed VI s'est rendu au chevet des blessés à Marrakech. Il est également allé constater les dégâts dans le café Argana, soufflé par l'explosion d'une bombe commandée à distance.
Manifestations du 1er Mai
Des manifestations marquant le 1er mai dimanche à Casablanca, Rabat et Marrakech ont condamné le "terrorisme" et sommé le pouvoir de ne pas utiliser le récent attentat pour revenir sur ses promesses de réformes. "Non au terrorisme!", ont scandé à Casablanca quelque 2000 jeunes du Mouvement du 20 février, qui exige des réformes politiques, qui s'étaient joints à une manifestation de 5000 personnes marquant la Fête du travail. Les protestataires ont réclamé "Un roi qui règne mais ne gouverne pas" et exigé la fin du "cumul de la fortune et du pouvoir".
Le 9 mars, en plein "printemps arabe", Mohammed VI a annoncé des réformes constitutionnelles visant notamment à renforcer l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs. L'attentat de Marrakech fait craindre un retour en arrière et le renforcement de la politique sécuritaire.
ats/lan
D'autres Suisses victimes d'actes terroristes
D'autres ressortissants helvétiques ont été victimes d'attaques terroristes dans le passé.
La dernière fois remonte à avril 2006 dans la station balnéaire égyptienne de Dahab, où un Suisse figurait parmi les 18 personnes tuées.
En avril 2003, un ressortissant suisse comptait également parmi les 34 victimes d'attentats suicides dans la capitale saoudienne Ryad.
Trois Suisses ont aussi péri dans les attentats d'octobre 2002 à Bali. Au total 202 personnes avaient perdu la vie.
L'attaque terroriste la plus meurtrière ayant frappé des Suisses remonte à novembre 1997. Trente-six ressortissants helvétiques avaient alors été tués à Louxor, en Egypte, sur un total de 62 victimes.