Malgré des promesses assurant que le plurilinguisme et l'équilibre des sexes seraient promus, le "top 30" du personnel de la DDC présente un "déséquilibre flagrant", explique la Commission du personnel (CoPe). Seuls 4 Romands (13%) font face à 26 Alémaniques, tandis qu'aucun Tessinois n'entre dans ce recensement opéré parmi les 11 membres de la direction et les 19 chefs de division.
Dans sa note du 3 mai dernier, la CoPe relève encore que la répartition par genre est elle aussi déséquilibrée, avec une seule représentante féminine face à 10 hommes à la direction, ainsi que 6 femmes pour le double de messieurs chez les chefs de division.
Quotas pas respectés
Signataires de cette note adressée au directeur de la DDC Martin Dahinden, les co-présidentes de la CoPe Chrystel Ferret-Balmer et Susanne Zumstein estiment que la répartition linguistique actuelle est une entorse aux quotas édictés par les sphères supérieures. L'équilibre est en effet largement inférieur aux objectifs du Conseil fédéral ou même aux valeurs cibles établies par le Département fédéral des affaires étrangères.
Dans le détail, le gouvernement plaide, selon ses instructions relatives au plurilinguisme, pour 72,5% de germanophones, 21% de francophones et 4,3% d'italophones. Les valeurs en faveur des communautés latines prennent même un peu plus d'ampleur du côté du DFAE, qui vise 66% d'Alémaniques, 25% de Romands et 6% de Tessinois.
Des nominations qui fâchent
La "profonde insatisfaction" exprimée dans la note adressée par la Commission du personnel à la direction de la DDC découle en particulier de récentes nominations qui n'ont en rien arrangé le déséquilibre entre communautés linguistiques. Depuis 2010, le bilan des nominations aux postes de cadres est en effet de 9 Alémaniques contre un Romand. Par contre, un effort a été constaté sur le plan de l'égalité des chances avec 4 femmes sur 10 nominations, sans toutefois atteindre l'équilibre recherché.
Les processus de mise au concours des postes sont par conséquent dans le viseur de la Commission du personnel. Cette dernière évoque une manière de procéder "inappropriée et peu transparente" pour la nomination des trois derniers chefs de division. Les postes n'ont pas été annoncés sur la Bourse aux emplois, alors qu'un délai de dépôt de 9 jours a prévalu pour des "candidatures spontanées", détaille la CoPe.
Outre cette mise au concours inadéquate, l'irritation du personnel s'est encore amplifiée en raison du traitement réservé à 4 candidatures latines. Ces dernières ont été "rapidement écartées alors qu'au regard des nominations effectuées, leurs profils étaient comparables", selon la Commission. Elle estime que ces postulations auraient au moins mérité "une analyse plus approfondie" et que le modus operandi a suscité au sein du personnel un "sentiment d'injustice".
Les employés sont désormais dans l'attente d'une réaction de la direction de la DDC, avec le souhait qu'elle fasse preuve "de plus de clarté et de justice dans la gestion des processus relatifs au personnel" et qu'elle "prenne les mesures nécessaires pour pouvoir rétablir le climat de confiance".
Jérôme Zimmermann