Asile: la Suisse se dote d'un plan d'urgence

Le plan d’urgence pour l’asile que le Conseil fédéral veut mettre en place vise à combler une lacune apparue après les révolutions arabes, a expliqué mercredi Simonetta Sommaruga devant la presse. La Suisse ne dispose pas d'organe à même de réagir rapidement en cas d'urgence dans le domaine de l'asile et d'afflux importants de migrants, selon elle.

Se tenir prêt

Pour l'heure, la situation n'est absolument pas tendue, a insisté la ministre de Justice et Police. Seules quelques dizaines de demandeurs d'asile originaires d'Afrique du Nord arrivent en Suisse chaque semaine. Les services compétents se sont préparés à faire face à un afflux de 200 à 700 personnes supplémentaires par mois.

D'ici novembre, le Conseil fédéral veut disposer d'un concept d'urgence asile. Celui-ci devra permettre à la Confédération et aux cantons de "maîtriser de manière effective et efficiente les évolutions particulières dans le domaine de l'asile". Elaboré avec les cantons, ce document devra présenter plusieurs scénarios et les différentes réponses à apporter, a déclaré Simonetta Sommaruga sans vouloir anticiper sur les travaux à venir.

Il s'agit en substance de pouvoir prendre des dispositions au niveau opérationnel - notamment en matière d'hébergement et d'encadrement -, mais aussi au niveau politique et stratégique. Etat-major

Etat-major spécial

En parallèle, la conseillère fédérale a proposé la mise sur pied d'un état-major spécial asile. Le Conseil fédéral pourra convoquer rapidement cet organe en cas de situation extraordinaire. L'état-major ne se réunira qu'en cas de besoin, pour une durée limitée. Il préparera des décisions pour le gouvernement et contrôlera leur mise en oeuvre.

Ses membres, issus par exemple des Offices fédéraux des migrations ou de la police, des services de renseignement ou des Gardes-frontières, de la DDC ou des cantons, seront déterminés au cas par cas.

Ces décisions n'ont rien à voir avec l'accélération des procédures d'asile (lire: Asile) et la création de centres fédéraux pour héberger les requérants, a assuré Simonetta Sommaruga. Et de réfuter les critiques concernant son activisme dans le domaine de l'asile. Pour elle, il s'agit juste d'un hasard du calendrier.

Mais les gens parlent beaucoup d'asile, cette question les touche, a ajouté la conseillère fédérale. "Le gouvernement veut donc montrer qu'il prend les préoccupations au sérieux et qu'il agit".

ats/bkel