Une équipe de Mise au Point a suivi le parcours d'une contravention pour mendicité délivrée à Genève. Un parcours qui mène jusqu'en Roumanie et qui s’achève par un retour à la case départ, pour un résultat plus que mitigé.
500'000 francs réclamés en 2010
A Genève, un mendiant peut gagner entre 5 et 15 francs par jour. Or les amendes atteignent 100 francs et 30 francs de frais administratifs. Certains contrevenants se retrouvent ainsi avec des factures allant jusqu'à 25'000 francs.
Au total, la police genevoise a distribué en 2009 plus de 10'000 amendes. Et rien que pour 2010, le montant atteint 500'000 francs.
Les contraventions sont envoyées au domicile de mendiants, par exemple en Roumanie. Un envoi qui coûte cher: 7,30 francs pour chaque recommandé. Depuis janvier 2011, il y en a déjà pour 9000 francs de timbres à Genève.
Une procédure souvent vaine
Ces amendes parviennent aux familles des mendiants venus en Suisse, qui n'ont le plus souvent pas les moyens de les payer. Elles sont donc collectées maison par maison et repartent vers la Suisse.
De retour à Genève, ces lettres parviennent à l'avocate de Mesemrom, une association de défense des Roms, qui fait systématiquement opposition. Il en résulte des centaines de procès et des mois d'attente.
Et d'ici là, les contraventions auront sans doute été annulées. Car au bout de trois ans, les infractions sont prescrites.
cer