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Lugano hausse le ton contre les autorités italiennes

Les propos du Giulio Tremonti ne sont pas du goût des autorités luganaises.
Les propos du Giulio Tremonti ne sont pas du goût des autorités luganaises.
La Municipalité de Lugano a exprimé mercredi son indignation face aux déclarations de ministre italien des finances Giulio Tremonti et à la réaction suisse, qu'elle juge "faible". L'élu transalpin a estimé que Lugano a plus de sociétés du type de celles des "Iles Caïmans" que de résidents.

Les autorités luganaises "stigmatisent ouvertement et publiquement l'attaque frontale et hautement incorrecte portée contre la ville de Lugano et contre son image, ainsi que sa place financière renommée", ont-elles indiqué dans un communiqué publié mercredi.

La réaction du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, qui se trouvait en visite de travail mardi à Bruxelles, a stupéfié la municipalité par sa "faiblesse et son insuffisance par rapport à la portée des déclarations de Giulio Tremonti" lors du conseil des ministres européens des Finances sur la fiscalité de l'épargne, précise le document.

Le ministre suisse de l'Economie avait souligné que "le ministre des Finances (italien) Tremonti s'est exprimé de façon assez claire", jugeant que ce n'était pas le moment de commenter de tels propos.

Des déclarations pas appréciées

Lors du conseil des ministres européens mardi à Bruxelles, Giuliano Tremonti a fait capoter la conclusion d'un accord sur la fiscalité de l'épargne. Il a soulevé que la directive européenne en la matière avait été "écrite par la Suisse", impliquant que le document favorise les Etats tiers au détriment de ceux de l'UE.

Nous sommes "conscients du fait que ces attaques ont pour but de générer un sentiment de peur vis-à-vis des citoyens et des entreprises (italiennes)", susceptibles de se déplacer, notamment à Lugano, conclut le communiqué. La Municipalité prévoit également de contacter dans les prochains jours le Conseil d'Etat tessinois, le Conseil fédéral et l'ambassade d'Italie à Berne après cette affaire.

Jeudi, le Conseil fédéral a aussi officiellement pris position. Les récentes déclarations faites par la partie italienne au niveau international n'ont pas du tout été appréciées en Suisse, note le gouvernement dans sa réponse à une motion d'Ignazio Cassis (PLR/TI). Le conseiller national réclamait aussi une stratégie de détente avec l'Italie, ce que soutient le gouvernement. Berne dit vouloir "débloquer la situation".

ats/boi

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