Avec un taux de 77%, l'approbation d'une politique étrangère autonome n'a jamais été aussi élevée depuis la première enquête effectuée en 1983 par l'Académie militaire et le centre d'études sur la sécurité de l'EPFZ. La même tendance s'applique à la neutralité, défendue par 94% des 1209 citoyens suisses interrogés en janvier, selon la dernière publication présentée mardi.
Euroscepticisme grandissant
De manière générale, le scepticisme vis-à-vis de l'UE a grossi. Seuls 37% des sondés soutiennent l'idée d'un rapprochement politique avec l'Europe des 27. C'est 13% de moins qu'en 2010. Au cours des 20 dernières années, les Suisses n'ont jamais fait preuve d'un tel pessimisme au sujet de la situation internationale et d'un tel optimisme pour leur propre pays, constatent les chercheurs de l'EPFZ.
La part des sondés confiants en l'avenir de la Suisse a progressé de 15% pour atteindre 84%. Le scepticisme à l'égard des institutions politique persiste en revanche. La police bénéficie de la plus grande confiance, avec un score de 7,1 sur une échelle de 1 à 10. Les tribunaux et l'économie suivent, avec 6,6 en moyenne. Mais la cote des premiers s'effrite alors que la seconde a une cote en hausse.
Jeunes pour l'armée
En troisième position vient l'armée (6,3), suivie du Conseil fédéral qui se classe au 4e rang (6,2). Le Parlement obtient une moyenne de 5,9, alors que les partis politiques et les médias ferment la marche avec 4,9 chacun.
Globalement, l'opinion ambivalente des Suisses face à leur armée n'a pas changé en un an. Seule la croissance du degré d'acceptation auprès des jeunes de 20 à 29 ans est frappante, selon l'étude. Dans cette classe d'âge, 69% considèrent que l'armée est une institution nécessaire, soit 15% de plus que l'an dernier.
Les sondés se déchirent sur le modèle de défense: 47% sont favorables à une armée de milice et 43% réclament une armée professionnelle. Les partisans de la suppression de l'obligation de servir sont 37%.
ats/cmen