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A Berne, les élèves manifestent contre le nucléaire

05 24 nucléaire key [Peter Klaunzer]
Les élèves, qui ont défilé sans avoir demandé d'autorisation, ont scandé "Weg, weg, Muhleberg" et "Pour des énergies renouvelables". - [Peter Klaunzer]
Près d'un millier d'élèves ont fait l'école buissonnière mardi matin à Berne afin de prendre part à une manifestation contre le nucléaire. Ils ont défilé à travers la ville pendant deux heures et demie, bruyamment, mais de manière pacifique.

La manifestation les a conduits de la place de la gare jusqu'au siège des FMB - l'exploitant de la centrale de Mühleberg (BE) - en passant par la vieille ville et la fosse aux ours.

"Weg, weg, Mühleberg"

De nombreux étudiants brandissaient des calicots portant des inscriptions telles que "Stop à l'atome" ou "Pour des énergies renouvelables", tout en scandant "Weg, weg, Mühleberg". Craie en main, les élèves ont aussi griffonné des slogans anti-nucléaire à même le sol et sur les façades de bâtiments.

Le cortège, pour lequel aucune autorisation n'a été demandée, a perturbé la circulation au centre-ville. Le mouvement a notamment été encouragé sur Facebook, par le biais d'une page intitulée "la jeunesse fait grève". Celle-ci soulignait l'importance pour les élèves de faire entendre leur voix sur la question nucléaire. Plusieurs partis et organisations soutenaient aussi la manifestation, dont l'Entente verte de la ville de Berne ainsi que les Jeunes socialistes de la ville et du canton.

Par ailleurs, un "pique-nique de protestation" anti-nucléaire s'est tenu à midi devant le siège de la Direction cantonale des travaux publics, des transports et de l'énergie. La conseillère d'Etat Barbara Egger-Jenzer est sortie du bâtiment et a promis aux activistes de les recevoir pour une discussion.

Avant la réunion du Conseil fédéral

La manifestation survient à la veille d'une réunion cruciale du Conseil fédéral sur la question du nucléaire. Le gouvernement s'apprête en effet à débattre mercredi de la possibilité d'arrêter son programme nucléaire, au moment où la résistance à l'atome, déjà ancrée dans la Confédération, ne cesse de grandir depuis la catastrophe de Fukushima.

Les sept conseillers fédéraux vont se réunir pendant une journée pour choisir une des trois options présentées le 23 mars, après le séisme et le tsunami qui ont ravagé une partie du Japon et provoqué une catastrophe nucléaire.

La Confédération, qui compte cinq réacteurs nucléaires, a élaboré trois scénarios pour l'après-Fukushima: un maintien des installations existantes avec un éventuel remplacement des trois sites les plus anciens, le non-remplacement des centrales à la fin de leur période d'exploitation et un abandon plus rapide avec une mise hors service des centrales existantes avant la fin de leur période d'exploitation.

Berne doit annoncer officiellement sa décision jeudi matin, a précisé un porte-parole du département fédéral de l'Energie. Selon la presse, le gouvernement devrait recommander de ne pas remplacer les centrales au terme de leur durée de vie.

ats/afp/hof

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