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Sortie du nucléaire: le PLR s'abstiendra au National

Les parlementaires pourront tout visiter et tout voir à la centrale nucléaire de Mühleberg. [Martin Ruetschi / Keystone]
La centrale nucléaire de Mühleberg fermera en 2022, selon les plans du Conseil fédéral. - [Martin Ruetschi / Keystone]
Les groupes parlementaires aux chambres fédérales ont donné mardi leur position sur la question du nucléaire. Les libéraux-radicaux ont décidé de s'abstenir. La sortie de l'atome d'ici 2034 décidée par le Conseil fédéral devrait donc trouver une majorité au National lors de la session extraordinaire du 8 juin.

Les libéraux-radicaux ont décidé mardi à l'unanimité de s'abstenir de voter sur les propositions demandant une sortie du nucléaire par étapes. Le groupe estime que le Conseil fédéral ne dispose pas de suffisamment d'éléments factuels pour cette décision, a indiqué mardi sa présidente, l'Uranaise Gabi Huber.

Il n'est pas possible de remplacer les centrales avec les technologies actuelles, a souligné Gabi Huber. Les énergies alternatives doivent être encouragées. Le PLR présentera ultérieurement dans des interventions parlementaires ses propres propositions pour une politique énergétique durable. Il a mis sur pied une commission d'experts.

L'UDC confirme

Le groupe UDC juge de son côté "précipitée" la décision du gouvernement de sortir du nucléaire. Ses membres déposeront donc une motion d'ordre afin que les décisions sur l'avenir de cette énergie ne soient prises "qu'en présence de conceptions et de projets concrets" élaborés par le Conseil fédéral.

Les parlementaires agrariens confirment la position de leur parti en matière de politique énergétique. Ils estiment que la Suisse doit miser sur des technologies sûres, la sécurité de l'approvisionnement, des coûts énergétiques modérés et une indépendance maximale vis-à-vis de l'étranger.

Majorité contre l'atome

Le groupe PDC s'est prononcé en faveur d'une sortie de l'atome avec une large majorité: quatre parlementaires sur cinq ont soutenu la décision du Conseil fédéral, a indiqué le chef du groupe Urs Schwaller.

Pour sa part, le groupe des Verts a simplement réitéré mardi sa position. Les écologistes se félicitent de la décision de sortie progressive du nucléaire voulue par le Conseil fédéral, mais estiment qu'un abandon plus rapide serait possible, surtout à l'aune des décisions prises par l'Allemagne, première grande puissance industrielle à renoncer à cette énergie.

"Nous allons continuer à maintenir la pression dans les travaux parlementaires, mais nous misons aussi sur notre initiative" qui réclame la fermeture de la dernière centrale suisse en 2029, a indiqué le président du groupe, le Genevois Antonio Hodgers. Les Verts ont rappelé qu'ils voulaient que la centrale la plus vétuste, celle de Mühleberg, soit fermée sans délai.

Le groupe socialiste a lui aussi réitéré sa position sur la nécessité de l'abandon du nucléaire. "Il est évident qu'aucune nouvelle centrale ne doit voir le jour et qu'il faut organiser une sortie coordonnée du nucléaire", a-t-il affirmé dans un communiqué. Pour les parlementaires socialistes, une transition vers les énergies renouvelables est "non seulement possible mais économiquement sensée" pour autant que les conditions-cadre soient réunies. Ils ont encore rappelé leur motion fixant une durée d'exploitation maximale de 40 ans pour les centrales nucléaires.

ats/cab

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