Vers une armée de 100'000 militaires

La solution retenue par la Chambre des cantons n'est pas sans déplaire au ministre de la Défense Ueli Maurer, même si celui-ci a défendu la version du Conseil fédéral (80'000 militaires et 4,4 milliards de francs par an). Tout en précisant qu'il s'agissait d'une variante d'austérité.

Ueli Maurer n'a en effet jamais caché sa volonté de faire de l'armée suisse "la meilleure du monde", ni cessé de faire valoir qu'il lui manquait de l'argent pour arriver à ses fins. "En tant qu'officier, je ne serai pas mécontent si vous optez pour des effectifs plus importants", a-t-il d'ailleurs glissé.

L'absence de budget fixe a été critiquée par la gauche qui parlé de "chèque en blanc" et de "course à la défense". Selon Philipp Stähelin (PDC/TG) à l'origine de la proposition, le chiffre avancé de 5,1 milliards de francs est un semblant de précision.

Opposition de la gauche

En donnant un plafond financier, on court le risque que l'armée qui sera mise sur pied ne répondra pas, faute de moyens, au mandat qu'on veut lui confier, selon lui. Mais la facture ne devrait pas forcément augmenter, car il y a une marge de manoeuvre en matière d'économies.

La gauche s'est retrouvée seule à défendre l'option à 80'000 militaires avec un budget annuel de 4,4 milliards. Les tenants, au sein de la droite conservatrice, d'une armée plus forte (120'000 militaires, 5,3 milliards) ont aussi fait chou blanc.

Le Conseil des Etats doit encore se prononcer sur le remplacement des Tiger. La majorité de sa commission préparatoire souhaite charger le Conseil fédéral de présenter d'ici la fin de l'année une proposition pour financer l'achat entre 2012 et 2015 de 22 nouveaux avions de combat.

La facture ne devrait pas dépasser 5 milliards de francs. La majorité de la commission veut aussi jusqu'à 1,2 milliard pour combler les lacunes existantes en matière d'équipement.

ats/mre