Lorsqu'on lui demande s'il pense que les Suisses soutiennent encore
la libre circulation, Alard du Bois-Reymond relève qu'il y a de nombreux points
d'interrogation: si l'on votait aujourd'hui, l'issue serait incertaine. Des
réponses doivent être apportées face à "une certaine insécurité".
Le
chef de l'ODM admet que l'immigration en provenance des pays de l'UE et de
l'AELE est plus importante que prévu. L'an dernier, le solde migratoire
présentait un excédent de 67'000 personnes. Il était en moyenne annuelle de
24'000 personnes entre 1995 et 2001, avant l'entrée en vigueur de la libre
circulation.
Population étrangère en hausse
Au cours des 20 dernières années, la population étrangère a
augmenté de quelque 600'000 individus: "c'est significatif", relève
Alard du Bois-Reymond. Cela a naturellement des effets sur le marché du
logement et sur la mobilité. Mais, il ne faut pas tout mettre sur le dos des
étrangers: "nous avons plus d'argent à disposition et revendiquons
davantage d'espace habitable"; l'augmentation du revenu à disposition
stimule aussi la mobilité.
Les propos se veulent aussi rassurants quand à
"la peur de perdre son emploi", qui n'est pas justifiée: la Suisse a
un taux de chômage d'environ 3% et le pays a été peu touché par la crise.
Initiatives lancées
L'une
des trois initiatives populaires pendantes concernant l'immigration aboutira
sûrement et un vote sur la libre circulation aura lieu dans quelques années,
estime Alard du Bois-Reymond. Ce dernier souligne qu'il s'agira en réalité de
se prononcer sur les accords bilatéraux.
En raison de la "clause
guillotine", renoncer à la libre circulation conduirait à résilier les
accords bilatéraux 1. "Pour notre bien-être, il est pourtant tout à fait
décisif de commercer avec l'UE et de pouvoir échanger des forces de
travail".
Par ailleurs, jusqu'ici, le bilan de la libre circulation pour
l'économie suisse est "incontestablement positif". Le chef de l'ODM
rappelle les efforts entrepris pour protéger les salaires et les conditions de
travail des Suisses. Il annonce qu'un rapport sur tous les aspects de
l'immigration sera publié au début 2012.
ap/cab