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A Paris, Leuthard explique la sortie du nucléaire

Doris Leuthard, Paris, sécurité nucléaire, sortie [Emma Foster]
Doris Leuthard (2e rang tout à gauche), ici à Paris en compagnie de ministres de membres des G8 et 20. - [Emma Foster]
Doris Leuthard a expliqué mardi à des ministres des pays du G8 et du G20 l'abandon progressif du nucléaire décidé par Berne. Elle a plaidé pour des prescriptions de sécurité nucléaire contraignantes au niveau international. De leur côté, les libéraux-radicaux ont prôné une reconstruction du système d'approvisionnement énergétique de la Suisse.

Devant ses homologues du G8 et du G20, la ministre de l'Energie a présenté mardi à Paris la sortie progressive du nucléaire décidée récemment par le Conseil fédéral.

Le PLR, stratégie pour sortie du nucléaire. [KEYSTONE - Samuel Truempy]
Le PLR, stratégie pour sortie du nucléaire. [KEYSTONE - Samuel Truempy]

Elle l'a justifiée en arguant que "la sûreté des centrales nucléaires suisses est actuellement garantie", selon le texte de son discours. "Ainsi, nos réacteurs ne seront pas remplacés, mais ne seront pas mis à l'arrêt de façon anticipée", a-t-elle expliqué devant ses pairs lors de ce séminaire ministériel consacré à la sécurité nucléaire.

Accent sur les énergies renouvelables

Berne met désormais l'accent "notamment sur les économies d'énergies et les énergies renouvelables pour assurer un approvisionnement en électricité sûr", a expliqué la conseillère fédérale. Et de souligner que pour le Conseil fédéral, "la priorité absolue reste la sécurité de la population".

Doris Leuthard a également rappelé que la Suisse avait déjà procédé à une "réévaluation" des risques encourus par les centrales nucléaires en cas de séismes et d'inondations. Elle a en outre déclaré qu'"il est indispensable de procéder à une réévaluation de la sûreté" des centrales "à un niveau régional".

Elle a de ce fait salué la décision européenne de mener des tests de résistance et a expliqué que la Suisse procédait à de tels tests sur ses centrales nucléaires. Les premiers examens ont commencé début juin.

Au niveau international, la Suisse aimerait également que tous les Etats mettent en pratique "les exigences de sécurité nucléaire internationalement reconnues", a indiqué Doris Leuthard. En outre, tous les pays devraient se soumettre à des examens par leurs pairs. Ces tests, idéalement effectués par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), devraient devenir "si possible obligatoires".

Pour une "culture de la sécurité nucléaire"

anti-nucléaire, manifestation, étudiants, Zurich, collégiens [KEYSTONE - Steffen Schmidt]
anti-nucléaire, manifestation, étudiants, Zurich, collégiens [KEYSTONE - Steffen Schmidt]

Pointant du doigt l'AIEA, la ministre de l'Energie a souhaité que l'agence basée à Vienne informe "de façon plus détaillée et transparente" sur l'application des normes de sécurité et sur "le résultat" des examens.

Pour réduire les risques d'accidents et développer "une culture de la sécurité", la Suisse s'engage à renforcer la coopération internationale et les "échanges entre les autorités nationales de surveillance, les exploitants de centrales nucléaires et les instituts de recherche".

Quant à la gestion des crises, il faut harmoniser les pratiques au niveau international. La rencontre de mardi, réunissant des ministres des grands pays industrialisés (G8) et émergents du Groupe des 20, vise à préparer les positions des Etats en vue de la prochaine conférence de l'AIEA. Cette dernière aura lieu à Vienne du 20 au 24 juin.

ats/mej

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Les PLR refusent toute fermeture anticipée

Les libéraux-radicaux prônent une reconstruction du système d'approvisionnement énergétique de la Suisse.
Ils tablent sur une libéralisation du marché et l'efficience énergétique. Quant au nucléaire, nécessaire pour la transition, il doit rester une option ouverte en fonction du développement technologique.

C'est en substance le programme du PLR en matière énergétique présenté mardi à Berne. Cette prise de position intervient à la veille du débat au Conseil national sur la sortie de l'atome d'ici 2034. Elle est le fruit d'une analyse interne menée à la suite de l'accident de Fukushima.

La réforme qui s'impose "demande le courage d'investir nos compétences politiques et économiques dans le développement des énergies renouvelables, dans l'efficience énergétique ainsi que dans le démantèlement des entraves bureaucratiques qui depuis des années bloquent la route en la matière", indique le papier de position du PLR.

En matière nucléaire, le PLR exclut clairement la construction de nouvelles centrales dotées de réacteurs de génération actuelle. Mais les centrales nucléaires existantes, pour autant qu'elles remplissent les critères de sécurité, restent indispensables à la sécurité de l'approvisionnement.

De ce fait, les libéraux-radicaux refusent toute fermeture anticipée et estiment qu'il faut rester ouvert aux développements technologiques de cette filière.