En ratifiant le Protocole de Kyoto en 2003, la Suisse s'est engagée sur le plan international à réduire ses émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012 d'au moins 8% en moyenne par rapport à 1990.
Les perspectives les plus récentes de l'Office fédéral de l'environnement pour cette période montrent que cet objectif ne sera vraisemblablement pas atteint. Selon les prévisions de novembre dernier, il manquera à la Suisse 0,8 millions de tonnes de CO2 par an, soit quatre millions de tonnes sur toute la période d'engagement. C'est que la reprise économique a été plus rapide et robuste que prévue après la crise de 2009.
Le Protocole de Kyoto permet aux pays industrialisés de remplir une partie de leurs engagements en achetant des certificats d'émissions étrangers. Le Conseil fédéral a chargé le le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) d'entreprendre des négociations en ce sens avec la Fondation Centime Climatique.
Cette fondation a été créée en 2005 dans le but de contribuer à atteindre les objectifs de Kyoto ainsi que d'éviter l'introduction de la taxe CO2 sur les carburants. Elle utilise les recettes provenant d'une redevance de 1,5 centime par litre de carburant pour mettre en oeuvre des projets de protection du climat en Suisse et à l'étranger.
60 millions de francs
Selon les prix actuels, il faudrait débourser quelque 60 millions de francs pour combler l'écart de quatre millions de tonnes de CO2 seulement en achetant des certificats étrangers. Il est probable que ces coûts augmenteront ces prochaines années.
Par conséquent, plus la Suisse attend avant d'acquérir des certificats, plus ils seront chers, relève le DETEC. Le Protocole de Kyoto prévoit qu'une part importante des émissions de CO2 doit être réduite dans le pays et qu'il n'est possible d'utiliser les certificats d'émission étrangers que dans le but de compléter les efforts nationaux.
Les mesures et objectifs pour l'après-2012 sont en suspens au Parlement. Les deux Chambres se sont prononcées pour une réduction des émissions de 20% de CO2 d'ici à 2020 par rapport à 1990, et ce uniquement en Suisse. Mais le Conseil des Etats veut une taxe CO2 frappant les carburants pour y parvenir alors que le National la refuse.
agences/pym