Solar Impulse a décidé de faire demi-tour quelques kilomètres après avoir franchi la frontière franco-belge, a déclaré un porte-parole à l'AFP. Il devait regagner Bruxelles vers minuit. Un peu plus tôt, les organisateurs du vol avaient indiqué sur leur blog que le vol était "loin d'être serein" et que "les difficultés se succédaient les unes aux autres après que le décollage ait été retardé en raison de fort vent au sol à Bruxelles".
Train d'atterrissage bloqué
"Dans un premier temps, peu après le décollage, lorsque le pilote a tenté de rentrer son train d'atterrissage, un bruit inhabituel s'est fait entendre et (le pilote) André Borschberg a aussitôt décidé d'interrompre la manipulation", selon le blog.
En conséquence "le train doit rester déployé, ce qui freine l'avion et augmente sa dépense énergétique", écrit l'équipe de cet avion révolutionnaire. Le vol était également plus lent que prévu (17 noeuds de moyenne durant les deux premières heures de vol, au lieu des 30 noeuds prévus).
Solar Impulse avait initialement prévu de prendre l'air
samedi matin à 06h30, mais en avait été empêché par la pluie et un vent trop
fort. Le temps s'était dégagé sur Bruxelles en fin d'après-midi et l'avion
avait pu décoller à 18h37 dans un ciel encore partiellement nuageux. Solar
Impulse était initialement attendu vers minuit et demie à l'aéroport parisien
du Bourget, où il est l'invité d'honneur du salon aéronautique du Bourget, qui
doit ouvrir le 20 juin.
L'avion zéro carburant avec son poids léger de 1600 kg avait réalisé son premier vol hors de Suisse le 13 mai entre Payerne (VD) et Bruxelles. Il avait mis treize heures pour effectuer le trajet, atteignant jusqu'à 3600 mètres d'altitude, avec des pointes à 70 km/ h. Il est ensuite resté un mois dans un hangar du secteur militaire de l'aéroport de Bruxelles.
Objectif tour du monde
L'avion, parrainé par la Commission européenne, a été présenté à des représentants des institutions politiques et au public du 23 au 29 mai, correspondant à la Semaine verte, soit la plus grande conférence annuelle sur la politique européenne de l'environnement. Avec cet avion du futur, Bertrand Piccard, président et initiateur du projet, veut "soutenir les efforts des institutions européennes pour adopter une politique énergétique ambitieuse".
Solar Impulse veut réaliser à terme un tour du monde. L'appareil d'une envergure de 64 mètres, soit la taille d'un géant des airs comme l'Airbus A340, ne pèse que 1,6 tonne, le poids d'une berline automobile. Le prototype, dont les ailes sont recouvertes de 12'000 cellules photo-voltaïques alimentant quatre moteurs électriques d'une puissance de 10 chevaux chacun.
Le prochain objectif de ce projet de 100 millions de francs consiste à construire un second prototype, plus grand et doté de meilleures performances. Ce nouvel appareil doit faire à partir de 2013 un survol de l'Atlantique, stade auquel des pilotes chevronnés se joindront à l'expérience. Le but final de l'équipe basée à Dübendorf (ZH) est de tenter un tour du monde en cinq étapes vers 2013 ou 2014.
ats/bkel