Parti de Bruxelles à 5h00 du matin, Solar Impulse a dû patienter avant d'atterrir à l'aéroport du Bourget à Paris, pour sa seconde tentative de relier les deux villes. Pour des raisons de trafic, l'avion solaire n'a pu se poser que dans la soirée, alors qu'il se trouvait près de Paris dans l'après-midi déjà. Le 11 juin, lors d'une première tentative, la météo avait contraint l'engin à rebrousser chemin après trois heures de vol.
L'appareil piloté par André Borschberg a été assisté au sol par l'équipe de mission depuis le centre de contrôle de Payerne (VD). Le récit de cet exploit pouvait être suivi en direct sur le site solarimpulse.com
A l'arrivée, André Borschberg s'est déclaré heureux du vol. "C'était magnifique", a-t-il déclaré, selon les images du site internet. Passer "seize heures là-haut", c'est "un vrai bonheur", a-t-il ajouté en expliquant avoir traversé des paysages et des situations "très différents". Quant à l'avion, "il a marché superbement bien", a indiqué le pilote, se déclarant toutefois "un peu fatigué".
Un petit détour par la Bourgogne
Le vol aurait dû durer normalement environ six heures, la distance à vol d'oiseau entre les deux villes étant d'environ 300 km. Mais comme Solar Impulse n'avait pas l'autorisation de se poser avant 21h00 au Bourget, il a dû patienter pendant des heures avant d'approcher Paris, a indiqué à l'ATS Stéphanie Fellay, de l'équipe de communication.
L'avion a ainsi prolongé son voyage jusqu'à la Bourgogne, avant de rebrousser chemin vers la capitale. Dans la matinée, l'aéronef a survolé Reims, dans le département de la Marne au nord de la France, puis la région d'Epernay, qui se veut la "capitale du Champagne", à 140 km au nord-est de Paris.
L'avion s'est ensuite dirigé vers Troyes, dans l'Aube, puis a effectué quelques ronds dans l'air au-dessus de la région d'Auxerre (Yonne, nord de la Bourgogne) et de Tonnerre, dans le même département, avant de faire demi-tour vers la capitale. Il volait à quelque 3800-2900 mètres d'altitude, et sa vitesse oscillait entre 50 et 60 km/h, parfois un peu plus.
Eviter les turbulences
Le chef de mission Raymond Clerc a expliqué sur le site de Solar Impulse que cet horaire tardif se justifie aussi pour des raisons de météo. Les courants chauds ascendants, et donc les turbulences, auxquelles l'avion ultra-léger est très sensible, sont effectivement plus faibles après le coucher du soleil.
Par ailleurs, le trafic aérien, très dense jusqu'à 21h00 sur l'aéroport Charles-de-Gaulle voisin du Bourget, cause lui aussi d'importantes turbulences. La traînée d'un avion de ligne peut se manifester encore dix minutes après son passage.
L'avion "zéro carburant" avec son poids léger de 1600 kg avait réalisé son premier vol hors de Suisse le 13 mai entre Payerne et la capitale belge. Il avait mis treize heures pour effectuer le trajet, atteignant jusqu'à 3600 mètres d'altitude, avec des pointes à 70 km/ h.
ats/sbo
Un vol pas 100% solaire
Mardi matin, comme la météo n'a pas permis de sortir l'avion de son hangar pour recharger les batteries avec le soleil, décision a été prise de les recharger exceptionnellement avec du courant conventionnel, a indiqué l'équipe de Solar Impulse dans un communiqué.
Le vol ne pouvant être qualifié de "solaire", aucune demande d'homologation de record ne sera donc déposée. Le prototype a ainsi décollé avec des batteries pleines, afin de ne pas être pénalisé, comme il l'a été samedi dernier lors d'une première tentative, par une couverture nuageuse et des vents contraires. Ces conditions météorologiques ont contraint l'engin à rebrousser chemin et retourner à Bruxelles après trois heures de vol.
Les prochaines étapes de Solar Impulse
2011: construction d'un nouveau prototype, plus grand
2012: début de vols de plusieurs jours
2013: tentative de traversée de l'Atlantique
2014: tentative de tour du monde