"Ces bateaux sont sauvés, du moins sur le papier", a déclaré vendredi le conseiller d'Etat vaudois François Marthaler. Une partie de l'argent nécessaire à la rénovation de l'"Italie" doit en effet encore être trouvée. "Cette procédure de classement constitue un élément clé dans la résolution du long feuilleton de la réorganisation de la CGN", a souligné le chef du Département des infrastructures.
A l'avenir, conservation et navigation seront dissociées dans deux sociétés distinctes réunies au sein d'une holding. L'assemblée générale de la CGN se prononcera vendredi prochain.
Lancée en automne 2010, la procédure de classement a été "particulièrement véloce", a relevé le ministre écologiste. L'enquête publique s'est achevée le 3 juin et n'a suscité aucune opposition. S'ils ne sont pas directement concernés par le classement, Genève et le Valais soutiennent la démarche, a ajouté François Marthaler.
"Ensemble exceptionnel"
Les huit bateaux-salon mus par des roues à aubes ont été construits par l'entreprise Sulzer Frères de Winterthur et mis en service entre 1904 et 1928. Ils constituent une série unique au monde, exceptionnelle par le nombre de ses entités. Cette flotte se distingue aussi par l'homogénéité de la construction et du style des navires.
Le "Montreux", le "Vevey", l'"Italie", le vaisseau-amiral "La Suisse", le "Savoie", le "Simplon", l'"Helvétie" et le "Rhône" figuraient depuis 1999 à l'inventaire cantonal des monuments historiques. Leur classement en bonne et due forme leur assure désormais une protection plus grande et surtout définitive. L'inscription au patrimoine permettra aussi de demander une participation de l'Office fédéral de la culture pour sa conservation.
Au-delà de la reconnaissance officielle de la valeur historique, touristique et technique de cet ensemble, le classement stimulera la rénovation complète de la flotte, a souligné François Marthaler.
En attente de rénovation
Seuls cinq des huit bâtiments naviguent actuellement sur le Léman. Le "Vevey" et l'"Italie" sont en attente de rénovation. L'"Helvétie" est en réfection en vue d'accueillir provisoirement le Musée Olympique. Le choix a été fait de conserver la motorisation des cinq vapeurs en activité, qui fonctionnent au fioul, a précisé François Marthaler.
Leur exploitation pourrait cependant devenir plus onéreuse en cas de nouvelle hausse des prix du pétrole. Les trois entités immobilisées sont propulsées par des moteurs diesel électriques.
La flotte Belle Epoque lémanique est la plus importante de Suisse. En comparaison, cinq vapeurs circulent sur le lac des Quatre-Cantons, deux sur le lac de Zurich, et un sur le lac de Thun et sur le lac de Brienz, a précisé Maurice Decoppet, président de l'Association des amis des bateaux à vapeur du Léman (ABVL).
ats/vkiss