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Asile: Simonetta Sommaruga veut "veiller à l'ordre"

Simonetta Sommaruga veut réduire le nombre de "clients difficiles". [Steffen Schmidt]
Simonetta Sommaruga veut réduire le nombre de "clients difficiles". - [Steffen Schmidt]
La ministre de la Justice Simonetta Sommaruga plaide pour plus de fermeté envers les requérants d'asile dont le comportement laisserait à désirer. "Nous devons veiller à l'ordre", a-t-elle confié dans un entretien publié dimanche dans le SonntagsBlick.

Au lieu de recevoir de l'argent de poche, les "clients difficiles" devraient obtenir des bons afin d'éviter qu'ils puissent acheter de l'alcool, estime la ministre de la Justice dans l'hebdomadaire alémanique. Si nécessaire, et dans certains cas particuliers et fondés, les cantons pourront ordonner une interdiction de sortie ou d'accès à une zone, a déclaré la conseillère fédérale.

Par ailleurs, Simonetta Sommaruga promet à nouveau de traiter aussi rapidement que possible les demandes de migrants économiques. "En provenance d'Afrique du Nord, il y a surtout des migrants économiques. Ils n'ont aucun droit à l'asile", estime la conseillère fédérale socialiste.

Les "cas Dublin"

S'exprimant aussi dans la NZZ am Sonntag, la ministre de la Justice estime que le système de Dublin fonctionne bien et "nous aide". Les "cas Dublin" devraient, à ses yeux, être traités prioritairement. "Nous ne sommes pas encore là où nous voulons être", explique Simonetta Sommaruga.

Cependant, la conseillère fédérale est d'avis qu'il ne faut rien brusquer. Elle souligne qu'il est "parfois préférable d'attendre un peu car le risque existe que quelqu'un qui a déposé une deuxième demande d'asile en Suisse n'ait pas été enregistré dans la banque de données du premier pays dans lequel l'asile a été demandé".

Vendredi passé, la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de justice et police a critiqué la Confédération et sa politique d'asile. A son avis, les centres d'enregistrement et de procédure devraient traiter en priorité les requérants qui ont déjà déposé une demande dans un pays tiers, soit 55% des demandeurs d'asile, pour les renvoyer dans celui-ci selon l'accord de Dublin.

Réorganiser l'Office des migrations

La ministre de la justice ne souhaite pas non plus une réorganisation en profondeur de l'Office fédéral des migrations (ODM). "Le pire, dit-elle, c'est lorsqu'un office qui a déjà une grosse réorganisation derrière lui doit à nouveau se réorganiser".

A l'ODM, les collaborateurs doivent être davantage soutenus, résume-t-elle. Ces derniers doivent en effet "quotidiennement décider du destin d'êtres humains", précise Simonetta Sommaruga.

Au moins de mai 2011, 2254 demandes d'asile ont été déposées, soit 51% de plus que le mois précédent. Le principal pays de provenance reste l'Erythrée (545 personnes). La Tunisie arrive en deuxième position (342). Près de 180 personnes originaires d'autres pays touchés par le printemps arabe sont arrivées. La Confédération s'attend à une hausse des réfugiés, considérant notamment que quelque 40'000 Africains ont débarqué sur l'île italienne de Lampedusa depuis le début de l'année.

ats/bri

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L'armée appelée à la rescousse

Par rapport à l'asile, le Département de la défense en prend aussi pour son grade, déclare Philippe Leuba dans une interview au "Matin Dimanche".

Selon le ministre vaudois de la justice, le Département d'Ueli Maurer n'a pas montré "beaucoup d'entrain" à mettre à disposition des cantonnements militaires inutilisés pour loger les requérants d'asile, une solution réclamée par les cantons depuis six mois car plus adaptée que des abris PC en sous-sol.

Vendredi, des logements pour militaires offrant jusqu'à 230 places au col du Jaun et dans la région du col du Brünig ont été mis à disposition pour six mois. D'autres centres devraient bientôt ouvrir dans les cantons d'Uri et des Grisons.

Ces cantonnements sont appelés à recevoir des requérants dont on sait qu'ils ne pourront pas rester en Suisse. Ils serviraient à soulager les cantons des réfugiés économiques qui ne devraient pas leur être transmis, ainsi que les "cas Dublin", qui ont déjà déposé une demande dans un autre pays européen.