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Vaud: aucune piste concrète sur le dangereux fugitif

L'homme était incarcéré dans la prison de Bellevue, à Gorgier (NE).
L'homme était incarcéré dans la prison de Bellevue, à Gorgier (NE).
Les recherches se sont poursuivies mardi afin de mettre la main sur le détenu qui s'est enfui la veille à Provence (VD). Une centaine de policiers et six chiens ont été engagés dans les opérations. Condamné pour assassinat et viol, l'homme de 64 ans
est considéré comme dangereux.

"Nous n'avons pas d'indice pour le moment", a indiqué Olivia Cutruzzola, porte-parole de la police vaudoise, interrogée par l'ats. Une septantaine de policiers neuchâtelois et une trentaine de Vaudois ont participé à la traque, ainsi que des gardes-frontière.

La police nationale française est aussi à pied d'oeuvre. Les policiers ont d'abord patrouillé sur les rives du lac dans le périmètre Gorgier-St-Aubin-Vaumarcus, puis sont remontés en direction du Creux-du-Van, via Montalchez et Fresens, a précisé la police vaudoise dans un communiqué. Un bateau contrôle les rives du lac et le secteur du Val-de-Travers est surveillé avec l'aide des garde-frontières. Les patrouilles sur la frontière entre les deux cantons sont effectuées avec la gendarmerie vaudoise.

Enquête de proximité

Cinq points fixes, à cheval sur les territoires vaudois et neuchâtelois, sont ou ont été surveillés au cours de la journée. Sur Vaud, les recherches se sont concentrées mardi dans le secteur Grandson-Concise-Vaumarcus. Une enquête de proximité ciblée a été entreprise auprès de témoins potentiels, notamment les tenanciers des commerces de la région dans lesquels le fugitif aurait pu se ravitailler.

Les recherches n'avaient pas encore permis de retrouver le détenu mardi en fin de journée. Le dispositif a été adapté pour la soirée et une surveillance mobile devait être maintenue pour la nuit. Malgré le travail de recoupement des témoignages et des diverses informations, le fugitif n'a pas pu être localisé. "Il n'y a pas de piste concrète", a concédé Mme Cutruzzola.

"Enorme dispositif"

La veille, "un énorme dispositif" avait été engagé dans les opérations qui ont duré jusqu'à 03h00. Le fuyard est un Jurassien. Il a été condamné à plusieurs peines de prison de longue durée pour assassinat, viol, tentative de viol et dommages à la propriété. Ces peines ont été suspendues au profit d'un internement pour une durée indéterminée.

Depuis 2009, l'homme était incarcéré par mesure de sûreté à Gorgier (NE), sous la responsabilité du canton de Berne. Profitant d'une sortie accompagnée, le prisonnier a menacé ses deux gardiens neuchâtelois au moyen d'un objet tranchant, blessant légèrement l'un d'eux.

Le canton de Neuchâtel a indiqué qu'il donnerait des informations sur l'affaire et sur le détenu mercredi matin. Côté bernois, Christian Margot, chef du service cantonal de l'application des peines, a indiqué que le canton de Berne n'avait pas autorisé la sortie accompagnée du détenu, une décision de la compétence de Gorgier.

ats/cer/olhor

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Portrait d'un criminel très dangereux

Selon "Le Temps", le détenu qui s'est évadé lundi à Provence (VD) est un Jurassien de 64 ans qui a passé plus de 40 ans de sa vie en prison.

Considéré comme particulièrement dangereux, ce multirécidiviste avait été place en internement de sécurité dans la prison neuchâteloise de Bellevue à Gorgier (NE).

Dès 1966, Il passe devant plusieurs tribunaux pour différentes affaires, notamment des menaces et des agressions sexuelles.

En 1976, l'homme est condamné par la Cour d'assises du Seeland à 12 ans de réclusion pour avoir violé et tué une jeune fille de 17 ans lors d'une permission de sortie. Il avait étouffé sa victime en lui enfonçant des pierres dans la gorge.

Dix ans plus tard, il récidive lors d'un congé non accompagné. Il se rend au domicile de la psychologue qui le traite en prison. En présence de ses enfants, cette dernière est forcée de le suivre dans un sous-bois, où il la viole sous la menace d'un couteau.

L'homme est condamné à 15 ans de réclusion en juin 1988.

Après plusieurs rapports accablants, un internement de longue durée est prononcé fin 2002, une mesure radicale qui se justifie au regard de la menace que le détenu représente pour la société.

Avant son incarcération à Gorgier en 2009, le fuyard était incarcéré à Orbe. Il était précédemment à Bostadel, dans le canton de Zoug, et à Thorberg, dans le canton de Berne. Ces changements sont motivés entre autres par des "difficultés" inhérentes à ce genre d'incarcération.