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Triple meurtre de Vevey: le procureur n'a pas fauté

Eric Cottier [Salvatore Di Nolfi / Keystone]
Eric Cottier avait indiqué être convaincu à 100% de la culpabilité de l'accusé. - [Salvatore Di Nolfi / Keystone]
Le procureur général vaudois Eric Cottier échappe à une enquête administrative dans l'affaire du triple meurtre de Vevey. Le Bureau du Grand Conseil juge "infondée" la dénonciation lancée pour violation de la présomption d'innocence par l'homme condamné à la perpétuité.

Dans un communiqué, le bureau du Grand Conseil indique mardi avoir fait appel aux conseils du professeur Robert Roth, de la Faculté de droit de l'Université de Genève. Sur la base de son analyse, le bureau considère que le procureur "n'a pas violé les devoirs de sa charge ni outrepassé sa marge de liberté d'expression".

Pas critiquable

Formellement, le professeur a jugé que le bureau du Grand Conseil était compétent pour se prononcer. Sur le fond, Robert Roth estime douteux que le procureur ait eu la faculté de violer la garantie de présomption d'innocence. Même si cela avait été le cas, il est manifeste que ses déclarations échappent à la critique, selon le communiqué.

Les propos du procureur général ne se sont pas inscrits dans le cadre d'une campagne de presse orchestrée. Eric Cottier a en outre choisi ses mots et n'a pas cherché à créer l'ambiguïté dans l'esprit du public ou des jurés, explique le bureau.

Présomption d'innocence violée

L'homme, condamné à la prison à vie pour avoir tué fin 2005 sa mère, une amie de celle-ci et fait disparaître sa soeur, clame toujours son innocence et attend que le Tribunal fédéral se prononce sur son recours. Il estime qu'Eric Cottier a violé la présomption d'innocence en déclarant être convaincu de sa culpabilité à 100% alors qu'une demande de révision du premier procès était en cours. Le deuxième procès avait confirmé le premier verdict.

Son défenseur, Me Robert Assael, "persiste à considérer que la charge de procureur imposait à Eric Cottier une retenue" et qu'il a "influencé très clairement le public, en particulier les jurés", indique-t-il à l'ats. De son côté, Eric Cottier a fait part "de sa satisfaction" après la décision du bureau. Ainsi, "on ne muselle pas la liberté d'expression d'un procureur dans la phase des débats".

ats/cab/olhor

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