Détenu évadé: les battues n'ont rien donné

Les recherches sur le terrain du fuyard de Provence (VD) ont pris fin mercredi, mais la police neuchâteloise a toutefois déclaré qu'elle assurait une présence et vérifiait tous les appels qu'elle recevait. Elle vérifiera dès qu'on lui signale quelque chose.

Côté vaudois, la police indique que la centrale a reçu plus de trente appels mercredi qui font tous l'objet de vérification, mais en vain pour le moment. "On part du principe que tous les endroits qui devaient être fouillés l'ont été", a estimé son porte-parole Jean Christophe Sauterel pour expliquer la fin de l'engagement massif des forces sur le terrain.

Une centaine de policiers et six chiens ont été engagés depuis mardi dans les opérations de recherches.

Une sortie pas appropriée?

Condamné à plusieurs peines privatives de liberté de longue durée pour assassinat, viol, et tentative de viol, suspendues au profit d'un internement pour une durée indéterminée, le Jurassien de 64 ans (voir ci-contre son portrait dans l'émission "Au-delà des grilles") a pris la fuite lundi dernier lors d'une sortie accompagnée dans la région de Provence (VD).

Il bénéficiait depuis décembre dernier d'une mesure prévoyant une sortie de deux à quatre heures avec deux agents de détention. Pour de telles sorties, le détenu n'est pas entravé et les agents ne sont pas armés. Ils doivent faire appel à la police en cas de fuite. L'individu en question avait déjà effectué trois sorties de ce type "sans problème".

Vu la dangerosité particulière du détenu, le Conseil d'Etat neuchâtelois s'interroge néanmoins sur l'opportunité de cette mesure. Il sera saisi lors de sa prochaine séance d'une demande d'ouvrir une enquête administrative afin d'éclaircir les circonstances dans lesquelles cette sortie a été décidée. Le conseiller d'Etat Jean Studer a par ailleurs précisé que l'autorité bernoise ne s'était pas opposée aux promenades accompagnées pour ce multirécidiviste.

Dans l'immédiat, toutes les sorties sous la forme de conduite, de congés ou de permissions, ont été suspendues et seront réévaluées.

Les circonstances clarifiées

Les circonstances de la fuite commencent aussi à être connues. La voiture avec les deux agents de détention de Gorgier (NE) et le prisonnier à l'arrière était "sur le retour", à l'issue donc de la balade.

Le Jurassien de 64 ans a alors saisi l'agente au cou et l'a menacée avec un objet tranchant "indéterminé". En voulant se défendre, elle s'est blessée à la main. Le détenu a dit qu'il n'avait pas l'intention de rentrer en prison, ce qui a provoqué "un échange verbal", selon Jean-Christophe Sauterel.

Les trois personnes sont sorties de la voiture et les deux agents ont essayé de le convaincre de rentrer. A ce moment, le prisonnier s'est enfui et l'agente a essayé sans succès de le rattraper. Il n'a plus été aperçu depuis lors.

ats/boi