La Pride draine un millier de personnes à Genève

Plus de mille personnes, selon la police, ont participé samedi à Genève à la Gay Pride, la première depuis 2008 en Suisse romande. Les orateurs ont exprimé plusieurs revendications politiques avant de traverser la ville.

Dans un déchaînement de sifflets, les représentants des associations lesbiennes, gay, bi et trans (LGBT) ont affirmé que la Suisse a encore des progrès à faire. Ils ont réclamé l'inscription du délit d'homophobie dans la loi, la levée de l'interdiction d'adopter faite aux couples pacsés et la fin de la stérilisation pour les personnes trans.

Discriminations

Yves de Matteis, ancien secrétaire romand de Pink Cross, a salué l'adoption le 17 juin par le Conseil des droits de l'homme d'une résolution sur l'orientation sexuelle, une première à l'ONU. Il a rappelé que 76 pays condamnent encore l'homosexualité dans le monde, dont sept par la peine de mort.

En Suisse, a affirmé Yves de Matteis, de nombreuses personnes subissent encore des discriminations en raison de leur orientation sexuelle, à l'école, au travail ou dans le sport. Harcèlement, insultes, actes violents, dénigrement restent fréquents. L'orateur a demandé l'adoption par le Parlement d'une loi fédérale contre la discrimination.

Soutien des autorités

Auparavant, le président du Conseil d'Etat genevois Mark Muller avait assuré les participants du soutien des autorités dans leur combat contre l'homophobie au niveau de l'école et du travail. Il a dénoncé "le désespoir solitaire de jeunes abandonnés de tous", dont certains "finissent par se supprimer physiquement". Les tentatives de suicide chez les homosexuels sont en effet cinq à sept fois plus nombreuses que chez les hétérosexuels.

La conseillère administrative Sandrine Salerno a rappelé que "dans certains pays, on meurt" en raison de son orientation sexuelle. Comme les organisateurs, elle a salué le fait que le prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l'homme sera donné le 13 octobre à Genève à la militante ougandaise luttant pour les droits des LGBT en Afrique, Kasha Jacqueline Nabagesera.

La fête se poursuit à la Praille

Le cortège coloré s'est ensuite ébranlé en musique sous le soleil sur les quais. "Nous avons les mêmes devoirs, nous voulons les mêmes droits", "Oui à l'adoption pour les couples partenariés", "Le problème c'est l'homophobie, pas l'homosexualité", affirmaient les banderoles.

Un programme musical a suivi au parc des Bastions et la manifestation devait se terminer par une soirée au stade de Genève.

ats/hdel