Le directeur du groupe, François Thiébaud a confirmé dans l'émission Mise au point la fin du sponsoring historique de Tissot, la célèbre marque horlogère neuchâteloise, au club de la Maladière. "Notre soutien s'élevait à plus de 100'000 francs par an. A l’échelle d’une personne, c'est beaucoup d'argent. Mais pour un groupe comme le nôtre qui investit stratégiquement dans d’autres sponsors, il s’agissait d’un montant mineur. Peut-être que pour le nouveau repreneur, notre contribution était trop en deçà des millions qu'ils souhaitent investir dans le club", s'interroge le patron de la marque du Locle.
D'autres sponsors hésitent
Une interrogation qu'il n’a pas pu soumettre à Andreï Rudakov, le président de Xamax, ou au propriétaire Bulat Chagaev. Ni l’un, ni l’autre ne l’ont contacté, ce qui "étonne" ce membre du conseil d’administration du Swatch Group.
Le tumulte actuel autour de l’avenir de Neuchâtel Xamax inquiète d’autres sponsors. "Un grand partenaire m'a appelé pour me demander ce que nous faisions, explique François Thiébaud. Je lui ai dit que notre contrat était terminé. Cet autre partenaire m'a dit qu'il allait réfléchir. Pour l’instant, leur contrat est encore en cours. Mais il veut aussi, tout comme nous, que l'éthique demeure". A la question de savoir qui était ce bailleur de fonds, le directeur de Tissot s’est contenté d'indiquer qu'il s’agissait d’un "groupe implanté sur deux cantons".
Rudakov ne s'inquiète pas
L'inquiétude des anciens sponsors de Neuchâtel Xamax semble avoir des effets sur l'ex-propriétaire du club et entrepreneur du bâtiment, Sylvio Bernasconi. Ce dernier envisage en effet une rencontre avec les sponsors du club le 12 juillet prochain. Cette rencontre aura-t-elle lieu et pourquoi? Le principal intéressé n'a pas retourné les appels de la TSR.
François Thiébaud a tenu à sortir de son rôle de directeur de Tissot pour revêtir les habits du citoyen. "Les gens rêvent que Neuchâtel Xamax retrouve ses belles couleurs d'autrefois. Avec ce qui se passe, ces discussions, ces problèmes de paiement, ces licenciements, on a entamé une division alors que le sport devrait rassembler. Ma tristesse comme citoyen, c'est que l’on est en route vers des divisions, moins vers un rassemblement. Espérons que ce nouveau repreneur va peut-être comprendre qu'on est en Suisse, dans le pays de la démocratie où l'on peut être directif. Mais la dictature n’est pas quelque chose que l’on apprécie."
Interrogé par la TSR, Andreï Rudakov ne s’émeut guère de la fin du partenariat entre son club et le fleuron horloger du Locle. "Monsieur Chagaev est là pour investir et construire une équipe. Il dépense beaucoup d'argent. Il a envie de travailler avec les gens qui veulent travailler avec Xamax". Philosophe, François Thiébaud se réjouit qu'à l’avenir Tissot demeure lié à Neuchâtel Xamax avec l’horloge du Stade de la Maladière.
Yves Steiner
Le salaire de Victor Sanchez
Dans le mercato estival, les nouveaux dirigeants du club ont déjà signé quatre joueurs. Logan Bailly, David Navarro, Vincent Bikana et surtout, Victor Sanchez. Des signatures qui se chiffreraient en millions de francs.
Le Matin évoque un salaire annuel de près de 2 millions pour Victor Sanchez (24 ans) ce qui représenterait le tiers du budget du néo-promu Lausanne-Sport.
"Ces chiffres sont une invention!", s’énerve le président Andreï Rudakov. "Le salaire annuel net de Victor Sanchez est de 250'000 francs", explique-t-il à la TSR.
Un chiffre qui surprend plus d’un observateur. Certes, le milieu de terrain cherche à relancer sa carrière. Mais, celui-ci sort de la filière de formation du FC Barcelone et a évolué avec la première équipe du club catalan en 2009.
Enfin, dans la presse espagnole, il n’a pas caché son intérêt financier à venir du côté de la Maladière.
Litiges en série
Alors que la liste des transferts s’allonge, celle des litiges en fait de même. La Swiss Football League (SFL) n’est pas insensible à cette situation. Selon nos informations, le cas "Xamax" a été discuté lors d’un récent comité.
- Comme le révélait la TSR le 23 juin passé, l'ex-entraîneur du club, Bernard Challandes, attend son dû. Avec les repreneurs, son contrat stipulait un cachet de 100'000 francs pour sa venue et le sauvetage du club. "Selon mes informations, le salaire de Bernard Challandes a été versé le 1er juillet par notre fiduciaire", indique Andreï Rudakov à la TSR. Vérification faite auprès de l’avocat du technicien, "seule une partie de la somme, moins de la moitié, est arrivée".
- Du côté des joueurs, plusieurs d’entre eux n’ont pas encore touché la totalité de leur salaire, ni la prime de match promise pour leur qualification en finale de la Coupe de Suisse. Frédéric Page, ancien cadre de Neuchâtel Xamax transféré gratuitement au Lausanne-Sport cet été, confirme l’information.
- Prédécesseur de Bernard Challandes, Didier Ollé-Nicole a été mis en congé le 12 mai par son employeur. Depuis, et malgré plusieurs courriers de son avocat, il reste sans nouvelles du club alors que son contrat se termine en juin 2012. Or, sans licenciement, impossible pour le technicien français de signer ailleurs.
- Le 1er juillet, Didier Ollé-Nicole a eu encore la surprise de recevoir son congé de l’appartement dans lequel il réside à Neuchâtel, un logement fourni sur contrat par Xamax. Une situation que vivent plusieurs joueurs du club. Selon Andreï Rudakov, "ce n’est pas notre faute, mais celle de Philippe Salvi [ancien responsable administratif du club, licencié fin mai]. Il l'a fait sans nous avertir". Et le président de s’engager à trouver "une solution" pour reloger au plus vite ses employés.
- Le licenciement du staff administratif et sportif continue de faire des remous. Fin mai, Paolo Urfer (directeur sportif), Philippe Salvi (directeur administratif), Alexandre Rey (directeur Pro'Imax) et Cédric Pellet (directeur adjoint de Pro'Imax) ont été congédiés. Selon le président Andreï Rudakov, leur gestion du club est en cause. "Passez une fois au bureau pour voir toutes les factures que l’on reçoit et qui sont datées de 2007 ou de 2008. C’est pour cela que Monsieur Chagaev estime que la gestion n'était pas professionnelle".
- Mais l'homme de confiance de Bulat Chagaev va plus loin. Dans Mise au Point, il affirme que "tous les membres du staff administratif ont touché de bons salaires et tout le monde était content. Si on regarde aujourd'hui le contrat des joueurs et ceux du staff administratif, il faut se poser des questions". L’avocat du personnel administratif s'est borné à confirmer que les procédures lancées contre le club par ses clients dépassent largement le million de francs.