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Les prix des transports vont encore augmenter

Les tarifs des transports publics dépendent du prix du sillon payé par les compagnies pour l'utilisation du réseau. [Dominic Favre]
Les tarifs des transports publics dépendent du prix du sillon payé par les compagnies pour l'utilisation du réseau. - [Dominic Favre]
Les transports publics pourraient coûter 3,5% à 4% plus cher par an jusqu'en 2018 si le prix des sillons augmente de 300 millions de francs, comme le propose le Conseil fédéral. L'Union des transports publics (UTP) veut une hausse moins élevée, qui ferait grimper les tarifs de 2,6 à 3,1%.

Versé par les compagnies de chemins de fer pour l'utilisation du réseau, le prix du sillon (lire les explications sur le site sillon.ch) ne couvre actuellement pas les coûts additionnels occasionnés par les trains.

Dans son projet de nouveau financement de l'infrastructure ferroviaire, le Conseil fédéral veut notamment réformer ce système. Il en attend une hausse de recettes chiffrée à 300 millions de francs par an.

Avec un tel scénario, les prix des transports publics prendront en moyenne 3,5% à 4% par année entre 2012 et 2018, écrit mardi l'UTP dans un rapport. En sept ans, la progression se monterait à 27% environ. Ce calcul tient compte du renchérissement, des besoins propres aux entreprises de transport (+0,8% par an) et de l'augmentation de leur efficacité.

La branche entend en effet accroître sa productivité de 1% par année. Sans cette contribution, les hausses de tarifs seraient encore plus élevées, souligne l'UTP.

Mise en oeuvre progressive

Pour que l'infrastructure ferroviaire continue à être développée, l'organisation faîtière se dit prête à assumer une partie de l'augmentation du prix des sillons, mais pas au niveau souhaité par le Conseil fédéral. Elle propose de la limiter à 150 millions de francs.

Ainsi et compte tenu des besoins de la branche, l'usager des transports publics débourserait 2,6% à 3,1% de plus par an. Soit une évolution d'environ 20% jusqu'en 2018.

L'UTP demande en outre que la hausse du prix des sillons se fasse en cinq étapes de 30 millions de francs et non en deux temps, comme le préconise le Conseil fédéral, qui prévoit une augmentation de 200 millions de francs en 2013 et 100 millions en 2017. Les pertes éventuelles résultant de cette mise en oeuvre progressive doivent être prises en charge par la Confédération.

Transfert vers la route redouté

La solution proposée par l'organisation faîtière serait "plus acceptable pour les clients", écrit-elle. Il est également "essentiel que les prix du trafic routier connaissent une évolution similaire à ceux des transports publics", souligne le directeur de l'UTP Ueli Stückelberger, cité dans le communiqué.

La branche craint qu'avec des tarifs trop élevés, les usagers optent pour d'autres moyens de transports, ce qui entraînerait une baisse des recettes.

Un transfert vers la route engendrerait aussi des problèmes de capacités et mettrait à mal les objectifs environnementaux de la Confédération.

Hausse relativisée

Mais l'Office fédéral des transports (OFT) relativise la majoration de 27% des tarifs calculée par l'UTP. Avec la hausse du prix des sillons, les coûts des billets progresseraient seulement de 10% jusqu'en 2018, indique à l'ats son directeur Peter Füglistaler. La plus grande part de la hausse prévue par l'UTP est à mettre sur le compte du renchérissement et des besoins propres des compagnies ferroviaires, souligne-t-il.

Pour sa part, l'association transports et environnement (ATE) rejette l'augmentation des tarifs de 20% proposée par l'organisation faîtière. Ce chiffre "se situe nettement au-dessus de la progression estimée du coût de la vie", écrit-elle.

L'ATE craint qu'une telle progression rende les transports publics moins attractifs et pousse les usagers à choisir la route. Elle demande aux autorités fédérales et aux entreprises de transport de prendre des mesures pour que les hausses soient modérées.

ats/cmen

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