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Swissmetal: repreneurs écartés il y a un mois

Martin Hellweg se dit pessimiste quant à l'avenir de Swissmetal. [Keystone / Steffen Schmidt]
L'attitude de Martin Hellweg, président de la direction de Swissmetal, est très critiquée par le syndicat Unia. - [Keystone / Steffen Schmidt]
Des investisseurs pour Swissmetal avaient été trouvés il y a un mois, mais l'actionnaire principal les aurait écartés. On parle aujourd'hui d'un nouveau repreneur potentiel pour sauver les 290 emplois de Dornach. Par ailleurs, le syndicat Unia dénonce l'incompétence de la nouvelle direction.

Friedrich Sauerländer, l'ancien président du Conseil d'administration de Swissmetal, avait déjà trouvé des investisseurs il y a plus d'un mois. Cependant, Laxey Partners Ltd, l'actionnaire principal du groupe, n'en a pas voulu, selon une information exclusive de la TSR dévoilée mardi soir.

Le 30 juin, les actionnaires de Swissmetal ont suivi les propositions de l'actionnaire majoritaire en congédiant Friedrich Sauerländer et en nommant à sa place Martin Hellweg.

Cependant, une rencontre a eu lieu entre un nouvel investisseur potentiel et Esther Gassler, la conseillère d'état soleuroise en charge de l'économie. Quant à l'identité de l'intéressé, elle reste pour l'instant confidentielle.

Unia dénonce "l'incompétence" de la direction

En outre, Unia a dénoncé mardi que la nouvelle direction de Swissmetal, présidée par Martin Hellweg, ne s'était visiblement pas aperçue, quand elle a décidé d'interrompre la production il y a une semaine, que plusieurs tonnes de produits semi-finis attendaient leur transformation finale.

C'est ainsi que 45 personnes s'activent aux travaux de finition et produisent des rubans, des barres, des câbles pour une clientèle internationale active dans de nombreuses branches industrielles.

Le syndicat dénonce "l'arrogance sans bornes et l'incompétence" des dirigeants de Swissmetal qui a annoncé la semaine dernière être à cours de liquidités et envisager le licenciement de 290 collaborateurs à Dornach (SO). L'entreprise prévoyait une procédure de consultation.

Manque de transparence

Selon les syndicats toutefois, la direction de Swissmetal refuse toujours de livrer à Unia et à sa propre commission du personnel la moindre information concrète sur la marche actuelle de ses affaires. "Dans ces conditions, il n'est pas possible d'évaluer sérieusement, dans le cadre d'une procédure de consultation au sens de la loi et de la CCT, le licenciement collectif annoncé par cet employeur", souligne le syndicat.

Car Unia et le personnel ne disposent pas des données nécessaires pour proposer des alternatives sur le site de Dornach. Unia a donc demandé hier par écrit à l'association patronale Swissmem d'intervenir auprès de cette entreprise affiliée mais peu coopérative, afin qu'elle respecte la CCT en vigueur.

Début d'enquête

Outre sa lettre, Unia a transmis à Swissmem 18 questions concrètes pour juger de la situation actuelle de l'entreprise. Elles ont trait à l'endettement et au financement du groupe et de ses divers sites, aux stocks de marchandises ainsi qu'aux flux matériels et comptables internes, aux moyens financiers alloués aux actionnaires, au taux d'utilisation des divers sites, etc.

En outre, Unia vise à savoir pourquoi en 2010 Swissmetal a racheté ses propres actions et pourquoi, l'année dernière également, le groupe a enregistré une lourde perte alors même que son chiffre d'affaires bondissait de 40% et qu'un bénéfice d'exploitation était réalisé.

Unia estime que Swissmem également aurait tout intérêt à ce que ces questions soient clarifiées au plus vite, pour empêcher que 330 emplois ne soient supprimés à Dornach et que la direction de Swissmetal ne liquide l'entreprise.

ap/cmen

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