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Evian et St-Gingolph bientôt reliés par les rails

La ligne ferroviaire entre St-Gingolph et Evian, surnommée ligne du Tonkin, est fermée depuis 1938, même si des voyages marchandises ou touristiques ont subsisté jusqu'à la fin des années 1990. [Andree-Noelle Pot]
La ligne ferroviaire entre St-Gingolph et Evian, surnommée ligne du Tonkin, est fermée au trafic régulier depuis 1938. - [Andree-Noelle Pot]
Une réouverture durable de la ligne ferroviaire entre Evian-les-Bains (F) et St-Gingolph (VS) est faisable, comme le démontre une étude présentée lundi aux médias. Coût total estimé pour la réalisation du projet: 124 millions d'euros (141 millions de francs).

Avec la réhabilitation de la ligne reliant Evian à St-Gingolph, c'est la réalisation du chaînon manquant et donc l'achèvement du circuit ferroviaire autour du Léman qui se concrétiserait. "Une perspective très intéressante pour toute la population tant locale que touristique", indiquent les partenaires du projet dans un communiqué.

Concrètement, la réouverture commerciale consisterait à prolonger les services ferroviaires valaisans - qui s'arrêtent actuellement à St-Gingolph - jusqu'à la gare d'Evian-les-Bains. Pour ce faire, quatre nouvelles gares de proximité seront créées sur territoire français: Evian-Est, Maxilly-Petite Rive, Lugrin, Meillerie.

19 minutes de trajet

Le trajet se fera en 19 minutes, à raison d'un train par heure en semaine et d'un train toutes les deux heures le week-end. Quinze allers-retours par jour sont prévus entre Evian et St-Maurice (VS) en semaine et dix le week-end, selon les partenaires dont les cantons de Vaud, Genève et du Valais côté suisse.

"Cette nouvelle ligne, uniquement destinée au transport de voyageurs, satisfera un potentiel diversifié de clients", soulignent les partenaires. L'étude estime le potentiel de voyageurs à 1200 par jour à la réouverture de la ligne, avec une hausse future compte tenu de la croissance démographique côté français et des projets d'équipements en Suisse, comme l'Hôpital du Chablais.

La clientèle principale se composera de travailleurs frontaliers vers Genève ou le Valais ainsi que d'étudiants. A cela s'ajouteront les touristes et une clientèle se déplaçant pour des loisirs et des achats.

Standards les plus récents

Les travaux projetés consisteront à réhabiliter la ligne existante en conservant son tracé. "Les aménagements ferroviaires seront intégralement construits aux standards les plus récents, avec la prise en compte d'une électrification entre la frontière suisse et Evian-les-Bains", expliquent les partenaires.

Les points d'arrêts seront conformes aux exigences de confort actuel. Avec notamment l'accès aux personnes à mobilité réduite. L'exploitation proposée sera intégrée au parc de matériel roulant suisse existant et ne nécessitera pas de nouvelles acquisitions.

Décideurs à convaincre

Le coût total du projet est estimé à quelque 141 millions de francs, marges et aléas compris. Pour passer à la réalisation, il s'agit maintenant de sensibiliser la population et surtout de convaincre les décideurs et les partenaires financiers.

L'étude permettra au Syndicat intercommunal d'aménagement du Chablais français (SIAC) de lancer la recherche de financement auprès de partenaires institutionnels tels que la Région Rhône-Alpes, le Conseil général de Haute-Savoie, les partenaires institutionnels suisses, l'Etat français et l'Union européenne. L'étude était, elle, soutenue financièrement par le programme Interreg IV, la Région Rhône-Alpes et les cantons de Genève, du Valais et de Vaud.

ats/vkiss

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Fermée depuis 1998

Longue de 18 kilomètres, la ligne ferroviaire entre Evian et St-Gingolph a été fermée aux voyageurs en 1938 en raison du manque de clientèle. Le transport de marchandises s'est poursuivi jusqu'en 1988 environ. Un trafic touristique estival a subsisté jusqu'en 1998 grâce à quelques passionnés.

Depuis 13 ans, la ligne est provisoirement fermée. La voie est à l'abandon, envahie par les herbes et les buissons. L'absence d'entretien mettant en péril les voies, les partenaires ont accepté de débourser 50'000 euros (80'000 francs environ à l'époque de la décision) par année pour des travaux d'entretien.