C'est la Tribune de Genève qui a révélé mercredi que deux prisonniers ont déposé une plainte pénale, et qu'une autre dénonciation va atterrir sur le bureau du procureur général.
Selon le quotidien genevois, un détenu a eu deux côtes fracturées le 30 mai dernier, d'après un rapport des Hôpitaux universitaires de Genève. Un avocat de ce plaignant souligne que plusieurs gardiens l'ont frappé alors qu'il était en cellule d'isolement. Une plainte est en préparation.
Quatre enquêtes internes
Un autre détenu qui a eu une côte fêlée le 9 mai dernier a lui déjà porté plainte. Dans ce cas, le rapport des gardiens décrit des insultes envers les employés, qui auront comme conséquence le placement du détenu en cellule d'isolement. C'est la résistance de ce dernier aux gardiens qui aurait entraîné une chute et des fractures.
La deuxième plainte déjà déposée concerne une femme. Au total, quatre enquêtes internes ont été lancées pour des cas d'usage de contrainte inadéquat, toujours selon la Tribune de Genève.
Refus d'obtempérer
Dans les quatre situations, les détenus - trois hommes et une femme - ont refusé d'obtempérer aux ordres des gardiens. "L'usage de la contrainte a été considéré comme disproportionné par les détenus, respectivement leurs avocats", a indiqué mercredi à l'ats le directeur de Champ-Dollon Constantin Franziskakis.
Interrogé par la TSR, Constantin Franziskakis a indiqué que ces cas constituent des "interventions tout à fait habituelles et proportionnées". Pour la direction de la prison, elles ne reflètent pas une dérive dans l'usage de la contrainte vis-à-vis des prisonniers. Un avis que ne partagent pas les avocats défendant les plaignants.
L'établissement pénitentiaire comptait quelque 450 détenus mardi, après avoir connu un record de surpopulation en 2010, avec 550 détenus en moyenne.
La direction de Champ-Dollon relativise
Par ailleurs, Constantin Franziskakis tempère au sujet des problèmes de vie en commun évoqués au sein de l'établissement: "Il y a eu 500 mises en cellule forte (en 2010, ndlr), alors qu'on en compte normalement une par détenu (550, ndlr). Et nous n'avons pas connu de hausse des cas d'indiscipline pendant les six premiers mois de 2011."
Et la direction de Champ-Dollon tient encore à préciser que de nombreux détenus souffrent de troubles psychiatriques, rendant ardu le travail du personnel pénitentiaire. Toutefois, malgré cette situation difficile, elle demande toujours aux gardiens une attitude empreinte de proportionnalité.
rber avec ats