Le texte, qui reprend les grandes lignes dévoilées en mai, sera publié mardi dans la "Feuille fédérale", de même que le délai de 18 mois accordé pour le récolte des 100'000 signatures nécessaires, a précisé le président du parti Toni Brunner.
Comme support de campagne, l'UDC s'est dotée d'un visuel dans la lignée de ceux utilisés jusqu'ici. On y voit des jambes noires fouler un sol rouge marqué d'une croix suisse. Interrogé trois jours après la tuerie en Norvège sur l'impact de telles affiches, Toni Brunner a esquivé la question. C'est le devoir de la politique de trouver des solutions à des problèmes qui existent et que les autres partis négligent, a-t-il déclaré.
Contingents et plafonds
L'initiative tient à préciser dans la constitution que la Suisse gère de manière autonome l'immigration. Le nombre d'autorisations de séjour devrait être limité par des plafonds et des contingents annuels, qui vaudront aussi pour l'asile et les frontaliers.
Comme en mai, l'UDC n'avance pas de chiffres concrets. Pour les étrangers exerçant une activité lucrative, les quotas devront être fixés en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse. Les citoyens helvétiques devront avoir la priorité sur le marché de l'emploi.
L'initiative dresse en outre une liste non exhaustive des critères à remplir pour recevoir une autorisation de séjour: une demande émanant d'un employeur, une source de revenus suffisante et autonome, ainsi qu'une capacité d'intégration. Le texte ne précise pas comment satisfaire à cette dernière exigence. Mais l'UDC a répété son intérêt pour un système à points comme celui pratiqué par le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Le parti souhaite aussi que le droit au séjour durable, au regroupement familial et aux prestations sociales puisse être limité. Toni Brunner a donné l'exemple de délais de cotisations minimaux pour bénéficier d'une aide.
Trois ans pour renégocier
L'initiative précise qu'aucun traité international dérogeant à ces règles ne pourra être conclu. Quant à ceux déjà passés et qui ne seraient plus compatibles - notamment l'accord bilatéral sur la libre circulation des personnes, ils devraient être renégociés dans un délai de trois ans.
Se défendant de s'en prendre sans nuances aux étrangers qui se tournent vers la Suisse, l'UDC affirme vouloir corriger les "abus" découlant de la libre circulation. "En cinq ans seulement, à cause de l'immigration, la population a crû de 380'000 personnes. Et on n'est pas près d'en voir le bout", a lancé Toni Brunner.
Et les orateurs de détailler les conséquences néfastes d'une arrivée massive d'étrangers sur l'économie, les loyers, les prix des terrains, les infrastructures, les écoles, le chômage, la consommation énergétique, le système de santé, les assurances sociales, la criminalité, ainsi que sur les valeurs et la culture suisses.
ats/olhor
Deux autres initiatives
Il y a quatre ans, l'UDC avait dopé sa campagne pour les élections fédérales avec l'initiative sur le renvoi des criminels étrangers. Elle ne sera toutefois pas seule cette fois à thématiser l'immigration.
L'association Ecologie et Population (Ecopop) a lancé une initiative pour limiter la hausse de la population résidente permanente due aux migrations à 0,2% par an. Le texte exige parallèlement qu'au moins 10% des moyens de la coopération suisse au développement soient affectés à la planification familiale volontaire.
Les Démocrates suisses ont aussi annoncé le lancement d'une initiative réclamant que la Confédération s'efforce à équilibrer le solde migratoire, sans donner toutefois d'exigence chiffrée.