En 2010, les émissions liées aux combustibles ont baissé de 12,9% par rapport à 1990 alors que le but pour la période de 2008 à 2012 est de 15%. Côté carburants, les émissions ont augmenté de 12,9% par rapport à 1990 mais pu être en partie compensées par l'achat de certificats étrangers, qui représentent deux millions de tonnes de CO2 par an.
Le résultat d'ensemble affiche un recul de 8,1% alors que la loi prévoit une baisse de 10% pour la période de 2008 à 2012, a indiqué l'Office fédéral de l'environnement.
Correctif dû au froid
Comme 2010 a été relativement froid, la consommation de fuel et de gaz pour le chauffage a nettement augmenté par rapport à l'année précédente. Un correctif climatique, jouant avec les degrés-jours de chauffage et prévu par la loi, est toutefois utilisé pour comparer une année à l'autre.
Le but est d'éviter que les variations de températures influencent les calculs de l'effet des mesures visant à réduire les émissions de CO2. Sans cette correction, la Suisse afficherait une hausse de 3,5% (soit 1,3 million de tonnes de CO2) entre 2009 et 2010. Comme le protocole de Kyoto ne permet pas ce dispositif, cette augmentation apparaîtra dans l'inventaire que Berne remettra à l'ONU en avril 2012.
Moins de tourisme à la pompe
L'OFEV note toutefois que le résultat affiché pour 2010 est bon vu que la surface habitable chauffée a augmenté. Les différentes mesures de réduction du CO2, comme la rénovation de bâtiments et la taxe sur le CO2, se sont révélées efficaces, selon l'office. Et de prévoir de meilleurs résultats pour 2011, l'année ayant été particulièrement douce.
Côté carburants, aucun correctif climatique n'est appliqué. La baisse enregistrée par rapport à 2009 est due à deux facteurs. D'une part, la cherté du franc a repoussé plus d'un étranger à venir acheter de l'essence en Suisse. D'autre part, les nouvelles voitures consomment moins: la consommation de carburants est passée de 167 à 161 grammes par kilomètre, soit une baisse de 3,5%.
ats/boi
Objectifs encore valables
L'Office fédéral de l'environnement estime que les estimations qu'il a publiées en novembre 2010 sur la réalisation des objectifs fixés dans le Protocole de Kyoto pour la période de 2008 à 2012 restent valables.
L'OFEV jugeait alors que la Suisse aurait des difficultés à tenir ces engagements, la bonne marche de l'économie entraînant une hausse des émissions.
Le Protocole ménage toutefois la possibilité de compenser les éventuels retards en achetant des certificats sur le marché international. Cela devrait intervenir à la fin de 2014 ou au début de 2015.