Les Émirats arabes unis se taillent la part du lion avec une commande de 115,6 millions, essentiellement des Pilatus. Cet Etat du Golfe s'est ainsi montré plus gourmand qu'il y a un an (les livraisons n'avait alors atteint que 2,4 millions). Il a en effet commandé 25 avions d'entraînement PC-21.
Au premier semestre, Abou Dhabi en a déjà reçu une partie pour une valeur de 114 millions. Ce montant va encore augmenter fortement durant 2011, lorsque les Emirats recevront le solde de la commande, a expliqué jeudi à l'ats Simon Plüss, chef de la section Contrôles à l'exportation/Matériel de guerre au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
En règle générale, les Pilatus tombent sous le coup de la législation sur les biens à double usage militaire et civil. Mais au moment d'autoriser la vente, il n'était pas clair si les avions seraient armés en Suisse ou équipés de systèmes pouvant porter des armes. Le Conseil fédéral a donc décidé de fonder son autorisation sur la loi sur le matériel de guerre. Les engins finalement livrés ne sont pas armés.
Arabie Saoudite
Selon les chiffres publiés par l'Administration fédérale des douanes, l'Arabie Saoudite figure aussi dans le peloton de tête des destinataires d'armes suisses avec des exportations d'une valeur de 15,8 millions (contre 31,8 millions au premier semestre 2010). Il s'agit essentiellement de réparations à des systèmes de défense antiaérienne déjà livrés et de livraisons de matériel de remplacement. La Suisse ne peut désormais plus exporter d'armes vers Riyad. La livraison a eu lieu car l'autorisation pour les systèmes de défense anti-aérienne remonte à 2006.
Qatar, Proche et Moyen Orient
Les ventes vers le Qatar, actuellement dans l'oeil du cyclone (lire Exportation de matériel de guerre ), se sont quant à elles élevées à 653'760 francs (contre 494'200). Il s'agit essentiellement d'engins de visées au laser. Dans le reste du Proche et Moyen Orient, la Suisse a livré pour 21'124 francs d'armes à Israël (contre 0), 2350 francs à l'Egypte (64'228), 609'850 francs au Bahreïn (1,5 million), 848'416 francs à Oman (4,5 millions) et 46'777 francs au Koweit (22'284).
Ventes décriées
Les ventes à ces pays ont depuis longtemps été décriées. Les critiques ont encore pris de l'ampleur depuis les révoltes dans les pays arabes. Et la question vient de prendre une nouvelle tournure avec l'affaire du Qatar. La télévision suisse alémanique a révélé la semaine dernière que les rebelles libyens utilisaient de la munition produite par Ruag et apparemment livrée par l'émirat. La Suisse veut désormais s'assurer que le matériel militaire qu'elle livre à Doha n'aboutit plus dans d'autres pays. Le SECO a suspendu la délivrance de nouvelles autorisations. La livraison du solde d'engins de visée à laser au Qatar a été stoppée et une visite de contrôle sur place est prévue.
Marché occidental
Les pays occidentaux restent les principaux destinataires de livraisons de matériel de guerre suisse au premier semestre 2011. L'Allemagne arrive en seconde position avec une facture de 55,6 millions. Dans le peloton, on retrouve l'Italie (11,4 millions), les Pays-Bas (14,1 millions), la Belgique (18,2 millions), le Royaume Uni (14,8 millions) et les Etats-Unis (12,6 millions). La facture pakistanaise atteint 1,3 million, l'indienne 3,4 millions et la sud-coréenne 932'745 francs.
ats/bkel/olhor