En se penchant dans les virages, les trains à caisse inclinable peuvent aller plus vite que tous les autres types de convois. Le problème, c'est que leur mouvement de tangage rend malade de nombreux passagers. Ils souffrent de malaises comparables au "mal de mer".
C'est ce qui a incité l'équipe du neurologue zurichois Dominik Straumann à en chercher la cause, mais également des solutions en vue de l'éliminer.
Beaucoup de passager se sentent mal. Leur système nerveux réagit en provoquant des nausées, des vomissements, de la transpiration, des battements cardiaques et d'autres symptômes encore. Jusque-là, on ne connaissait pas l'origine de tous ces maux.
Tests sur 200 passagers
En collaboration avec des ingénieurs des CFF et d'Alstom, ainsi que des scientifiques de l'hôpital "Mount Sinaï" à New York, les chercheurs zurichois ont réalisé des tests en cinq jours sur 200 passagers entre Winterthour et Gossau. Environ la moitié se sont sentis mal durant le voyage.
Les mesures montrent que les voyageurs se sentent mal non pas en fonction de l'inclinaison du wagon, mais du décalage entre l'entrée dans la courbe et l'inclinaison. Un très léger décalage suffit à provoquer le mal du voyage.
Or, ce décalage peut être supprimé en changeant le réglage du système de contrôle de l'inclinaison. Il suffit de ne plus le caler sur le mode "conventionnel" mais sur un mode "prédictif".
Résorber un décalage
Le mode "conventionnel" règle en effet l'inclinaison des wagons en fonction des valeurs mesurées à hauteur de la locomotive. Ce qui conduit à un léger décalage observé surtout dans les premiers wagons.
En revanche, en mode "prédictif", l'ordinateur de bord utilise le profil de l'ensemble du tronçon où se situe le train et adapte l'inclinaison en temps réel avec la courbure de la voie, donc sans décalage.
En mode "prédictif", les passagers ne sont pas malades même si la vitesse est nettement plus élevée. En mode "conventionnel", seules de faibles inclinaisons sont supportées sans risque de "mal de mer". L'étude a été publiée dans la revue scientifique "The FASEB Journal".
AP/rber