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Forcené norvégien: des Suisses surveillés

La fusillade sur l'île d'Utoya a duré environ 1h30.
Certains Suisses ont réagi positivement à la fusillade sur l'île d'Utoya la semaine passée.
Une dizaine de personnes sont sous la surveillance du Service de renseignement de la Confédération après les attentats de Norvège il y a dix jours. Ces individus se sont manifestés sur internet en réagissant positivement au massacre. Cinq Helvètes figuraient aussi sur la mailing-list du forcené norvégien.

"Nous n'avons pas encore trouvé quelqu'un qui ait expressément salué ces attentats", déclare l'adjoint du chef du Service de renseignement Jürg Bühler dans une interview à la "NZZ am Sonntag". Certaines personnes ont cependant adressé des louanges à l'idéologie véhiculée par le manifeste de 1500 pages écrit par Anders Behring Breivik, qui en appelle à l'usage de la violence.

Les personnes répondant à ce signalement sont "moins de dix" à l'heure actuelle en Suisse. Mais leur nombre peut encore évoluer au cours des investigations.

Vérifications en cours

En collaboration avec les autorités cantonales, le Service de renseignement de la Confédération va poursuivre dans les prochains jours ses recherches sur les personnes concernées. Concrètement, il faudra vérifier si ces individus "ont déjà été repérés par d'autres autorités", explique Jürg Bühler. "Ensuite, nous essayons d'estimer à quel point ils peuvent être violents et vérifions s'ils font partie d'une scène plus vaste."

A cause de la législation suisse, les poursuites ne se font que lorsqu'il y a menace de violence. Dans d'autres pays, la manifestation de sympathies idéologiques pour Anders Breivik aurait été suffisante pour contrôler les derniers contacts par courriel, lettre ou téléphone des personnes soupçonnées.

En Suisse, la surveillance préventive dans la sphère privée est vivement contestée. Le Parlement a rejeté, il y a deux ans, une loi sur le sujet. Le Conseil fédéral souhaite reprendre le dossier l'année prochaine.

Difficile à repérer des individus comme Breivik

Pour Jürg Bühler, "la situation est mûre pour des mesures de surveillance plus poussées." Pour l'heure, les services de sécurité suisses disposent souvent de moins de moyens que leurs homologues étrangers pour mener des recherches approfondies suite à de premiers soupçons.

Cependant, l'adjoint du chef du Service de renseignement admet que, même avec une surveillance préventive, un criminel comme Anders Breivik aurait été difficile à repérer. Pour Jürg Bühler, la sécurité de la Suisse ne se trouve pas face à un danger immédiat. Même si le suspect norvégien a mentionné la Confédération plusieurs fois dans son pamphlet, plusieurs éléments montrent qu'il a utilisé des sources publiques et ne possède pas de connaissances particulières de la Suisse.

ats/boi

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Cinq Suisses ont reçu des mails de Breivik

Selon "Le Matin Dimanche", cinq Suisses figurent dans la liste des personnes à qui Anders Behring Breivik a envoyé son manifeste de 1500 pages par mail avant le massacre. Le forcené souhaitait diffuser sa pensée pour inviter le plus de gens possible à le rejoindre.

L'un des Suisses concernés est un ancien candidat aux fédérales 2007, un St-Gallois qui s'était présenté pour les Démocrates Suisses.

Il y a aussi un médecin pro-UDC du Jura bernois, un brocanteur valaisan, un jeune Neuchâtelois et un jeune Valaisan.