Meurtre de Lucie: l'internement à vie requis

Le Ministère public argovien demande la peine maximale à
l'encontre du meurtrier de Lucie. Le prévenu, un Suisse âgé aujourd'hui de 28
ans, a affirmé lors de tous les interrogatoires avoir commis son acte afin de
retourner en prison, indique le Ministère public dans un communiqué.

Il conteste toutefois avoir agi pour des motifs d'ordre
sexuel. Deux expertises psychiatriques ont été effectuées. Les rapports
comptent quelques 100 pages chacun, a précisé le procureur Dominik
Aufdenblatten. Ce dernier n'a pas voulu s'exprimer sur leur contenu, qui
présente les points déterminants qui seront discutés devant le juge. Le procès
aura lieu devant le tribunal de district de Baden. Sa date n'est pas encore
connue.

Meurtre d’une violence inouïe

Le 4 mars 2009, le prévenu - un récidiviste - a abordé
Lucie, fille au pair dans une famille schwyzoise, à Zurich. Il l'a attirée dans
son appartement de Rieden (AG), sous prétexte d'une séance de photos. Le soir
même, il tuait l'adolescente de manière extrêmement violente, selon le
Ministère public.

Quatre jours plus tard, la police retrouvait le corps sans
vie de la jeune fille sur les lieux. Le lendemain, le prévenu se rendait à la
police et avouait les faits.

Condamné en 2004 pour tentative de meurtre, il a purgé une
peine de 4 ans dans un centre éducatif fermé. Une expertise avait à l'époque
conclu qu'un internement n'était pas nécessaire. Le jeune homme a été libéré en
août 2008, sept mois avant de commettre le meurtre. Il se trouve actuellement
en prison où il a commencé à purger sa peine de manière anticipée.

Autre enquête en cours

En janvier 2010, les parents de la victime ont déposé une
plainte pénale contre l'autorité argovienne d'exécution des peines, estimant
que des collaborateurs avaient omis des éléments dans leur décision de libérer
le repris de justice. L'enquête pour homicide par négligence est toujours en
cours.

Accusé de faire traîner le dossier, le juge d'instruction nommé à titre
extraordinaire pour la conduire a été contraint à la démission au début de
l'année. Son successeur a annoncé qu'il présenterait ses premières conclusions
cet automne.

ats/pbug