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Syrie: "Il était temps d'affirmer notre hostilité"

Micheline Calmy-Rey, Présidente de la Confédération et cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Selon Micheline Calmy-Rey, la Suisse ne déserte pas la Syrie en rappelant son ambassadeur.
La présidente de la Confédération estime quil était temps que la Suisse "affirme son hostilité" au comportement du régime de Bachar al-Assad, en rappelant son ambassadeur au pays. "Il fallait le faire", a expliqué Micheline Calmy-Rey à la RSR.

"Nous avons réagi dès le début de la répression en Syrie. En protestant, en expliquant qu'il était inadmissible de tirer sur sa propre population" a déclaré Micheline Calmy-Rey dans l'émission "Forum" de la RSR, alors que les troubles continuent (voir Répression en Syrie).

La présidente de la Confédération a aussi rappelé qu'ensuite la Suisse est passée aux sanctions, en restreignant par exemple les visas, tout en espérant "que le gouvernement syrien se réformerait, ou appliquerait un certain nombre de réformes".

Mais quand les autorités syriennes tirent avec des bateaux sur la population vient "le moment d’affirmer notre hostilité à ce type de comportement", explique la Genevoise. Voilà pourquoi la Suisse a retiré son ambassadeur (voir Troubles en Syrie).

Question de cohérence de la politique étrangère

Mais avec le retour de l’ambassadeur de Suisse en Syrie, ne donne-t-on pas l’impression que l’on déserte le terrain? "Non", selon Micheline Calmy-Rey, qui s'empresse de rappeler que le retour de l’ambassadeur au pays ne signifie pas que les relations diplomatiques sont rompues. "Ce que l’on voit, c’est que même la collectivité chrétienne, qui soutenait le régime pour des raisons de stabilité et de sa propre protection, réagit aussi aujourd'hui", explique-t-elle.

Car pour la cheffe du Département fédéral des Affaires étrangères, "on ne peut pas avoir au centre de sa politique étrangère le respect des droits humains, le respect des droits fondamentaux et ensuite ne pas réagir quand de telles choses se passent. Le retrait de l’ambassadeur est certes un acte symbolique, mais il fallait le faire".

Pas d’opportunisme

Ce rappel du diplomate suisse au pays intervient alors que la conférence des ambassadeurs a lieu lundi prochain à Lucerne. Le DFAE a-t-il profité de cette opportunité? A cette question, la ministre répond: "Vous pouvez le penser, mais ce n’est pas le cas, parce que si je l’avais rappelé uniquement pour la conférence des ambassadeurs, il aurait dû retourner à la fin de la semaine prochaine. Or, ce n’est pas le but".

adx

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Franc fort: le gouvernement uni 

Questionnée sur la force du franc, Micheline Calmy-Rey a souligné combien elle comprenait la grogne des consommateurs suisses qui ne voient pas se répercuter les gains de change sur les produits importés.

Tout en se réjouissant de la bonne situation économique actuelle de la Suisse, la présidente de la Confédération a rappelé que "nous ne sommes pas une île et, si les choses vont moins bien autour de nous, nous en subirons les conséquences.

Elle s’est aussi attachée à mettre en avant l’importance du consensus qui règne au sein du Conseil fédéral dans ce dossier. "Je n’ose pas imaginer ce qui pourrait se passer si les conseillers fédéraux commençaient à se battre entre eux sur les solutions à envisager". /adx

Vendredi à Lausanne

Micheline Calmy-Rey a appelé ce vendredi à Lausanne à innover pour aider sur le long terme la Corne de l'Afrique. Plus globalement, elle estime que la Suisse peut montrer l'exemple pour trouver des solutions en matière de développement durable.

L'aide d'urgence aux quelque 12 millions de personnes touchées dans la Corne de l'Afrique ne suffira pas, a-t-elle déclaré dans son discours d'ouverture de la conférence annuelle de la coopération au développement. La catastrophe va durer "des mois" ou "des années" et les idées innovantes sont "primordiales", a-t-elle martelé, en revenant sur son récent voyage dans le nord du Kenya. /ats