![Les enfants aussi sont victimes de la pauvreté des ménages. [martial trezzini / keystone]](https://img.rts.ch/info/2011/image/5lhwn5-27910596.image?w=1280&h=720 "Les enfants aussi sont victimes de la pauvreté des ménages. [martial trezzini / keystone]")
Toujours plus de Ritaline prescrite
La prescription de Ritaline ou de médicaments similaires augmente continuellement en Suisse. C'est ce que montre une étude de la caisse maladie Helsana pour les années 2006 à 2009. Ce qui choque, le fait qu'un enfant de 3 ans s'en soit vu prescrire.
Les quantités restent modérées mais les différences entre régions linguistiques sont jugées "surprenantes".
En 2009, quelque 5100 assurés de Helsana recevaient de la Ritaline ou un autre médicament à base de méthylphénidate contre les troubles du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Cela représente 0,37% des assurés, soit une hausse de 42% par rapport à 2006, peut-on lire mercredi dans le Bulletin des médecins suisses.
Surtout chez les jeunes
Extrapolé à l'ensemble de la Suisse, ce sont 29'000 personnes qui prenaient ce type de médicaments en 2009, la plupart âgées de 7 à 18 ans. Les garçons étant trois fois et demi plus nombreux que les filles. Au cours des quatre ans considérés, la hausse chez les 7 à 18 ans a été de 33% chez les garçons et de 39% chez les filles.
Une augmentation jugée nette mais qui reste à un niveau "modéré" et laisse supposer "une pratique de prescription raisonnable", peut-on lire dans l'étude.
On prend moins de Ritaline au Tessin
Pourtant, des questions se posent: pour une croissance identique, la proportion d'assurés recevant de la Ritaline est environ cinq fois plus faible au Tessin qu'en Suisse romande et alémanique. Or, il est peu plausible qu'il y ait moins de TDA/H au sud des Alpes qu'au nord, soulignent les auteurs de cette recherche.
Ils envisagent bien plus une autre approche de ces troubles, qu'elle soit due à une mentalité différente ou à une autre philosophie de traitement. En Italie, ces dernières années, un important mouvement critique vis-à-vis de la remise de médicaments psycho-actifs aux enfants a en effet vu le jour.
Aussi pour les tout petits
Autre découverte jugée surprenante par les auteurs de la recherche, la remise de Ritaline à de très jeunes enfants: en 2009, plus d'un garçon sur 1000 de moins de six ans recevait du méthylphénidate. Le plus jeune assuré qui se l'est vu prescrire était âgé de trois ans.
Or les quatre médicaments en question sont contre-indiqués pour les enfants d'âge préscolaire, soulignent les chercheurs. Mais les jeunes ne sont pas les seuls concernés, la hausse chez les adultes est encore plus frappante: elle varie de 58% à 131% selon le sexe et la classe d'âge. Ici, les auteurs estiment que la frontière entre extension thérapeutique justifiée et usage abusif comme produit dopant est floue.
ats/mej
Publié Modifié
Vers des restrictions
Les médicaments à base de méthylphénidate comme la Ritaline sont prescrits principalement par les généralistes, les psychiatres et les pédiatres.
Mais 11% des ordonnances sont établies par d'autres médecins, parfois même des chirurgiens, ce qui ne permet pas d'écarter toute suspicion de complaisance, lit-on encore dans l'étude.
Début 2011, l'Office fédéral de la santé publique a annoncé vouloir limiter la prescription de ces médicaments.
Agissant sur la base d'interventions parlementaires, l'OFSP s'inquiétait de l'usage abusif croissant de ces psychostimulants, utilisés notamment pour faire la fête plus longtemps ou être plus concentré pendant un examen.
Les médicaments contenant du méthylphénidate peuvent être actuellement prescrits par n'importe quel médecin. Il faut en revanche un certificat officiel justifiant leur possession légale pour voyager dans l'espace Schengen.