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Genève veut empoigner l'insécurité

Mark Muller et Isabel Rochat réagissent au débat sur l'insécurité [Martial Trezzini]
Mark Muller et Isabel Rochat réagissent au débat sur l'insécurité - [Martial Trezzini]
Le Conseil d'Etat genevois a annoncé mercredi une augmentation du nombre de policiers la nuit dans les rues du canton. Cette annonce intervient alors qu'à Genève le débat sur l'insécurité fait rage après l'agression le mois dernier d'un fils de diplomate.

La réorganisation en cours de la police genevoise va permettre de créer une réserve opérationnelle qui sera affectée dès le mois prochain à la sécurité de la voie publique. La conseillère d'Etat Isabel Rochat, magistrate de tutelle de la police, a évoqué devant la presse un réservoir composé de quelque 200 à 300 personnes.

Les forces supplémentaires dégagées grâce à la réorganisation de la police seront en priorité déployées dans les endroits sensibles. Isabel Rochat a évoqué le quartier de Plainpalais, les alentours de l'Usine ou encore la gare de Cornavin. La police renforcera aussi sa présence la nuit dans les grandes communes suburbaines.

Un seul commandement

Le gouvernement genevois a dans la foulée annoncé la mise en place, dès le 1er octobre, d'un centre unique des opérations, sous la houlette d'un seul chef. Ce dernier aura l'avantage d'avoir une vue d'ensemble sur les gendarmes, le personnel de la police judiciaire et les effectifs de la police de la sécurité internationale (PSI).

Les deux mesures annoncées par le Conseil d'Etat étaient préconisées par le rapport Phénix sur la réorganisation de la police genevoise rendu public avant l'été. L'exécutif a simplement demandé à la cheffe de la police Monica Bonfanti, avec laquelle il s'est entretenu mercredi, d'accélérer leur mise en oeuvre.

Rencontre prévue avec Calmy-Rey

Le gouvernement genevois a également avancé de deux mois son rendez-vous avec des représentants de la Confédération pour discuter de sécurité. "Nous rencontrerons la présidente Micheline Calmy-Rey le 12 septembre", a rappelé Mme Rochat.

Plusieurs sujets, qui tiennent à coeur au canton, seront abordés. Le Conseil d'Etat genevois veut notamment discuter de la révision du code pénal et faire un bilan avec Berne du nouveau code de procédure pénal entré en vigueur en janvier dernier. Avec ce système, les policiers sont beaucoup trop dans les bureaux et pas assez sur le terrain, a déploré Isabel Rochat.

Le canton va profiter de l'occasion pour remettre sur la tapis la question du renforcement des effectifs des gardes-frontières, qui fait régulièrement l'objet d'interventions genevoises à Berne. La conclusion d'accords de réadmission entre la Suisse et des pays comme l'Algérie figurera aussi en bonne place dans les discussions.

Berne et Genève parleront également mesures de contrainte. "Un des gros problèmes à Genève est la présence de personnes sans titre de séjour, qu'on ne peut pas placer en détention administrative et qu'on ne peut pas renvoyer dans leur pays", a relevé le président du Conseil d'Etat Mark Muller.

ats/mej

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