"Notre procédure d'asile dure aujourd'hui en moyenne 1400 jours, ce qui est beaucoup trop long", déclare la conseillère fédérale socialiste samedi dans une interview parue dans le Tages-Anzeiger et le Bund. Une expertise qu'elle a mandatée se montre "impitoyable", précise-t-elle.
La socialiste se dit prête à assumer
La réforme annoncée il y a quelques mois déjà par la nouvelle ministre de justice et police va demander du temps. Simonetta Sommaruga estime la durée du processus à plusieurs années. Elle se dit prête à l'assumer, car elle s'attend encore à beaucoup de critiques.
Une réduction de la procédure nécessite parallèlement un renforcement de la protection des droits des requérants. "Nous avons la chance de mieux ancrer dans la population le système suisse de l'asile", a plaidé Simonetta Sommaruga. Et la Bernoise d'ajouter que l'immigration due à la libre circulation des personnes avec l'Union européenne pose aussi problème.
Evoquant les peurs de la population, la conseillère fédérale note que les Suisses se sentent non seulement menacés mais carrément évincés de chez eux. La libre circulation a connu un tel succès auprès des Européens que les Suisses en ressentent la concurrence non seulement sur l'emploi mais aussi dans le logement. Il n'était pas facile de prévoir une telle évolution, mais "peut-être que le Conseil fédéral aurait dû anticiper. Nous avons trop longtemps laissé la main à l'économie", affirme-t-elle.
ats/hof