Ces mesures, approuvées par l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), prévoient d'assurer l'alimentation en eau de refroidissement même lors d'une crue exceptionnelle de l'Aar.
Ces mesures coûteront moins que prévu, soit un montant "de quelques millions au maximum". Sur le long terme, les FMB ambitionnent de maintenir en fonction la centrale aussi longtemps que sa sécurité et sa rentabilité seront garanties, a expliqué Hermann Ineichen, chef Energie Suisse auprès du groupe bernois.
La centrale ne dispose par ailleurs pas encore des résultats des nouvelles analyses effectuées cet été sur les fissures du manteau du coeur du réacteur. Ils seront publiés sitôt que la centrale sera remise en route, a indiqué le directeur de Mühleberg, Patrick Miazza.
La centrale avait été déconnectée le 30 juin dernier. Les FMB avaient anticipé de cinq semaines la révision annuelle ordinaire afin de mettre en oeuvre les mesures permettant de garantir l'approvisionnement en eau du système de refroidissement.
Refroidissement par l'air
Par ailleurs, les FMB vont remettre mercredi aux autorités fédérales leur concept pour une exploitation à long terme de Mühleberg. Il s'agit notamment de doter la centrale d'un système de refroidissement par l'air au cas où les arrivées d'eau ne fonctionneraient plus pour une quelconque raison.
Selon les responsables de la centrale, cette technologie a fait ses preuves en Allemagne. Les travaux d'installation devraient durer environ trois ans après le feu vert de l'IFSN, selon le responsable du projet, Thomas Staffelbach. Durant ce laps de temps, Mühleberg pourrait continuer à produire de l'électricité.
Mercredi, une commission des Etats a par ailleurs nuancé le projet initial de faire sortir la Suisse de l'énergie nucléaire. A lire: Sortie du nucléaire
ats/pym
L'INSPECTION FEDERALE DE LA SECURITE SE DEFEND
L'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) réfute les critiques selon lesquelles elle est "trop gentille et insuffisamment critique" envers les exploitants des centrales nucléaires. Pour l'organe de surveillance, la sécurité passe avant l'économie.
Dans une interview parue dans "Le Temps" de mardi, le patron de l'IFSN Hans Wanner affirme que la culture de la sécurité est absolument essentielle et qu'elle est travaillée en permanence.
La Suisse fait mieux que le Japon, puisqu'elle se soumet à des contrôles internationaux, non obligatoires. Avant la catastrophe de la centrale de Fukushima déjà, l'IFSN a procédé à une nouvelle organisation interne, qui entre en vigueur jeudi.
L'accident nucléaire japonais a en outre fait prendre conscience à Hans Wanner qu'il faut se préparer à des situations d'urgence dont la probabilité est jugée extrêmement minime. "Nous avons aussi compris que nous devions être plus présents auprès du public", ajoute-t-il.